"Interne exploité, patient en danger" : les internes en médecine sont appelés à la grève illimitée à partir de mardi par leur principal syndicat (Isni) pour dénoncer la "dégradation des soins" et réclamer une amélioration de leur statut, en pleine crise de l'hôpital public.
Des manifestations à "Marseille et Lyon"
Près de neuf mois après le début d'une grève inédite dans les services d'urgences, les médecins en formation seront fortement mobilisés mardi, à en croire le président de l'Intersyndicale nationale des internes, Justin Breysse. "On estime le taux de participation à 60%, soit 16.000 internes sur 27.000", a expliqué cet interne en rhumatologie, se réjouissant du ralliement des internes de biologie médicale et pharmacie (FNSIP-BM) et du soutien des syndicats de praticiens hospitaliers et de jeunes médecins.
Les services hospitaliers "vont être en tension", a prédit Justin Breysse, les internes grévistes ne pouvant être assignés qu'après l'ensemble des médecins seniors. Des manifestations sont en outre prévues à "Marseille et Lyon" ainsi que des rassemblements "dans les halls des hôpitaux entre midi et 14h", a-t-il ajouté. A l'origine du mouvement, le dépérissement de l'hôpital public, "lieu privilégié de formation" des internes.
>> LIRE AUSSI - Plan hôpital : "La réponse n'est pas à la hauteur", estime l'association des médecins urgentistes de France
Comme les collectifs (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux) et syndicats mobilisés ces dernières semaines pour "sauver l'hôpital", l'Isni n'est pas satisfait du plan présenté fin novembre par le gouvernement, qui prévoit notamment une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros sur trois ans. Doublement du budget alloué à la santé, reprise intégrale de la dette des hôpitaux ou encore meilleures conditions de travail pour les professionnels de santé font ainsi partie de ses revendications.
Une "revalorisation des indemnités de garde", "un paiement des heures supplémentaires"
Mais l'Isni exige aussi des mesures propres au "statut de praticien en formation" des internes, qui travaillent "en moyenne 56 heures hebdomadaires", selon Justin Breysse, loin des 48 heures réglementaires.
Parmi ces mesures : un "décompte horaire" et non en demi-journées du temps de travail permettant "un paiement des heures supplémentaires", "une revalorisation des indemnités de garde" ou encore un "investissement de fonds publics" dans la formation.
Vers une nouvelle journée de mobilisation le 17 décembre
De son côté, le syndicat d'internes en médecine générale (Isnar-IMG) a annoncé lundi vouloir déposer un "préavis de grève pour le 17 décembre", date choisie par les collectifs et syndicats hospitaliers pour une nouvelle journée d'action nationale. Leur précédente mobilisation, le 14 novembre, avait rassemblé plusieurs milliers de médecins et soignants à travers la France.