Soignants et autres salariés des hôpitaux sont appelés à une nouvelle journée de mobilisation mardi, avec au moins 50 rassemblements organisés par la CGT et ses alliés, pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs, à la veille des élections législatives. Essorés par le Covid, déçus par le "Ségur", inquiets pour l'été : neuf syndicats (dont CGT, SUD et CFE-CGC) et collectifs (dont Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences) tentent de relancer le mouvement social à l'hôpital, avant de devoir, selon eux, "compter les morts" faute de moyens pour soigner les malades.
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Des rassemblements à Paris, Grenoble, Marseille, Nantes...
Des rassemblements sont prévus dans au moins 50 villes, d'après une liste établie vendredi par la CGT : à Paris devant le ministère à partir de 13h30, ainsi qu'à Grenoble, Marseille, Nantes et Toulouse parmi les principales, mais aussi de plus petites comme Aurillac, Epernay ou Cherbourg, où Emmanuel Macron est venu la semaine dernière annoncer une "mission flash" sur les services d'urgences.
Car le feu couve aux urgences: faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France. C'est d'ailleurs son président François Braun qui devra rendre les conclusions de la "mission flash" au chef de l'Etat d'ici fin juin.
Un calendrier qui revient à "repousser les décisions après les législatives" des 12 et 19 juin, alors que le système de santé est déjà "en situation de catastrophe", a dénoncé l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, lundi sur RFI. Dans un entretien à la presse régionale vendredi, le chef de l'Etat a promis de "prendre des décisions d'urgence dès juillet", justifiant ce délai afin de "regarder service d'urgence par service d'urgence et Samu par Samu, territoire par territoire où il y a des besoins".