Contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée nationale a voté jeudi contre le recours au pass sanitaire pour les patients non urgents ou les visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Les députés ont soutenu par 70 voix contre 67 des amendements LFI et LR. Le projet de loi proposait le pass sanitaire pour les seuls soins programmés ou les visiteurs, mais pas pour les soins urgents. Le débat devrait cependant revenir lors de la navette parlementaire.
"On saura protéger les patients"
La députée LFI Caroline Fiat, aide-soignante de profession, a évoqué les "derniers moments" des patients et la difficulté de demander aux familles des pass sanitaires (test Covid négatif, attestation de vaccination ou certificat de rétablissement) pour venir à leur chevet. "On saura protéger les patients", a-t-elle assuré. "Il est nécessaire de préserver le droit aux soins quelles que soient les conditions sanitaires et quel que soit le statut vaccinal du patient", a abondé le LR Philippe Benassaya. "A condition de respecter les gestes barrières", ce député des Yvelines a aussi souligné la "nécessité de préserver le droit de visite" des familles, particulièrement pour "voir une dernière fois un proche mourant".
Le gouvernement et le rapporteur LREM s'étaient contentés de mentionner leur avis défavorable, sans en dire davantage. Un protocole sanitaire plus souple était entré en vigueur en mai dans les maisons de retraite, permettant à nouveau les visites en chambre et les sorties d'établissement. Le projet de loi sanitaire vise à étendre à partir du début août le recours au pass sanitaire pour les cafés, restaurants, foires et salons professionnels, grands centres commerciaux, ainsi qu'aux trains et autocars longs trajets.
Le pass sanitaire pour les séminaires d'entreprises
Avant le débat sur les établissements de santé, les députés ont voté pour élargir le pass aux séminaires d'entreprises, un amendement du LREM Jean-Francois Eliaou.