À partir de ce lundi, la rémunération des soignants intérimaires sera plafonnée dans le but de réduire la facture de l'intérim médical, qui s'élève à plus d'un milliard d'euros par an. Cette décision gouvernementale ne permettra plus à ce personnel médical de toucher 4.000 euros pour une garde de 24 heures, comme il est possible en temps de fêtes de fin d'année par exemple. Ils ne bénéficieront que d'un tarif maximal de 1.390 euros brut, ce qui menace la disponibilité des soignants remplaçants et induit donc des fermetures de service.
C'est le cas de la maternité de l'hôpital Sarlat en Dordogne, dont la maternité est fermée à cause de contrats d'intérims non renouvelés, pour la moitié du personnel. Le directeur général de l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode déplore une telle décision : "On avait à peu près 40 à 50% des praticiens qui étaient des intérimaires. Trois ont annulé leurs plages sur le mois d'avril." Pour cause, la revalorisation à la baisse des tarifs pour 24 heures de garde. La maternité de Sarlat peine donc à trouver du personnel, alors que la Dordogne est déjà un désert médical.
Face à plus de déserts médicaux ?
"On est à une heure et demie de toutes autres maternités, que soit Périgueux, Bergerac ou Brive", regrette Jean Sève, le vice-président de l'association de défense de l'hôpital de Sarlat. "On ne voudrait pas que, sous prétexte qu'il y a une difficulté à trouver des soignants, on prenne une décision qui n'a rien à voir, qui serait fermer la maternité." Pour Benoit Elleboode, il n'y pas de craintes à avoir quant à une désertion des soignants remplaçants. "Les intérimaires voient qu'on ne reviendra pas sur la rémunération des intérimaires et donc, au fur et à mesure, il réintègre leurs fonctions." La maternité de Sarlat devrait effectivement rouvrir ses portes le 15 avril.