Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a réclamé mardi un moratoire sur les fermetures de lits dans les hôpitaux face à une situation "critique" qui lui fait craindre "des morts" en cas de canicule. Les députés communistes "appellent à manifester aujourd'hui (mardi) au ministère (de la Santé) et vont déposer un texte de loi qui propose un moratoire sur toutes les fermetures de lits, de maternités, de services d'urgences, avec une pétition en ligne", a-t-il dit sur Sud Radio, après plus de deux mois de crise dans les urgences hospitalières.
"Il va y avoir des morts, je le dis à la sinistre ministre de la Santé" Agnès Buzyn, a-t-il lancé, évaluant à 10.000 le nombre de soignants manquant dans les hôpitaux: "je crains une canicule cet été et des victimes à cause de ce manque de personnel et ce manque de lits" fermés "au nom d'économies budgétaires". "C'est un dossier compliqué mais largement connu par la ministre, ça fait des années que ça dure", a-t-il accusé, et face à cette "situation critique", la ministre "ne répond pas comme quelqu'un qui n'irait jamais elle-même dans ces services d'urgence".
Des décisions qui ont "déshabillé notre système de santé publique"
"C'est comme s'il y avait deux mondes : ceux qui ne passaient pas par les urgences car ils passent par leurs hôpitaux privés, et ceux qui passent obligatoirement par ces services d'urgence et qui souffrent". Fabien Roussel a critiqué les décisions passées qui ont "déshabillé notre système de santé publique" et un numerus clausus fixé très bas, "pour des raisons économiques", car les pouvoirs publics pensaient que moins de médecins signifiait "moins de gens chez le médecin, donc moins d'ordonnances, et moins de dépenses" pour l'Assurance maladie.
Lors de sa conférence de presse d'avril, Emmanuel Macron avait promis un moratoire jusqu'à la fin de son mandat en 2022 sur les fermetures d'hôpitaux, et non sur les fermetures de lits.