Le projet Europacity a du plomb dans l'aile. La justice administrative a annulé mardi la création de la zone d'aménagement concerté (ZAC) dite du "triangle de Gonesse", qui doit accueillir le mégacomplexe de commerces et de loisirs au nord de Paris. Dans sa décision, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise estime que la population et les autorités auraient dû être mieux informées "eu égard à l'impact potentiel sur l'environnement du projet litigieux, qui se traduit notamment par la suppression de 280 hectares de terres agricoles".
Un projet à 3,1 milliards d'euros. Portée par l'aménageur Grand Paris Aménagement dans le Val-d'Oise, entre les aéroports franciliens de Roissy et du Bourget, la ZAC doit notamment accueillir sur 80 hectares Europacity, un projet d'activités touristiques et culturelles à 3,1 milliards d'euros décrié pour son "gigantisme" et "l'artificialisation" de terres agricoles.
Saisi par plusieurs associations de défense de l'environnement, le tribunal a annulé l'arrêté préfectoral du 21 septembre 2016 créant la ZAC, estimant que l'étude d'impact présentée lors de l'enquête publique au printemps 2016 comportait des lacunes, "ainsi que l'avait d'ailleurs relevé l'autorité environnementale dans son avis du 2 mars 2016", écrit-il dans un communiqué.
"Pas un coup d'arrêt" pour le directeur du développement du projet. Contacté, le directeur du développement d'Europacity David Lebon a déclaré que cette décision ne portait "pas un coup d'arrêt" au projet, dont le calendrier a déjà été rallongé fin février, quand le gouvernement a reporté de trois ans, à 2027, la construction de la gare du Grand Paris Express desservant le triangle de Gonesse.
Europacity, filiale immobilière du groupe Auchan et du groupe chinois Wanda, voulait implanter d'ici à 2024 un parc d'activités à vocation touristique et culturelle sur des terres encore agricoles autrefois zones de maraîchage destinées à ravitailler Paris.