Le métier d'agriculteur est-il toujours délaissé par les jeunes français ? À en croire Guillaume Cabot, vice-président des Jeunes agriculteurs, la réponse est oui. D'ici cinq ans, 40% des professionnels du secteur seront en âge de partir à la retraite, a-t-il estimé sur Europe 1. Pour lui, le "renouvellement des générations" est primordial pour assurer une bonne continuité de l'agriculture française. C'est le message qu'il adresse au président Emmanuel Macron, en déplacement vendredi dans les Alpes-de-Haute-Provence pour faire des annonces en direction du monde agricole.
Parmi les nombreux sujets que Guillaume Cabot souhaite aborder avec le président, celui des vocations. L'agriculture est un domaine qui a des difficultés à attirer des jeunes professionnels. Il faut un "renouvellement des générations" car dans cinq ans, un peu plus d'un agriculteur sur trois pourra prendre sa retraite. "Ce renouvellement est vital pour la feuille de route de la France. Il faut créer des vocations pour continuer de maintenir cette dynamique sur tout le territoire. On se doit donc d'avoir une réponse à cette problématique", insiste-t-il auprès de Romain Desarbres.
Un métier complexe qui peine à attirer
Le vice-président des Jeunes agriculteurs admet que le métier peine à attirer. "Parfois, c'est compliqué. On est un peu loin de tout. On est dans notre travail et c'est compliqué de toucher à tout", reconnait-il sur Europe 1, dressant les difficultés d'être agriculteur. "C'est un métier qui est complexe puisqu'on a les parties économiques et techniques d'une exploitation à assumer, tout comme la production. Aujourd'hui, les agriculteurs sont multi-casquettes", explique Guillaume Cabot.
Ce quotidien peut être lourd à gérer pour les professionnels, qui ont besoin d'être soutenus. "Les compétences sont grandes, donc pour gérer une exploitation agricole, on se doit d'être accompagné. D'autant plus quand on se sent un peu résigné, loin de tout, et que l'on n'a pas forcément les prix pour assurer la rémunération", affirme-t-il.
D'ailleurs, les premières commandes s'avèrent décevantes en raison de l'épisode de gel massif qui a sévi au printemps dernier. Les vignerons, les producteurs laitiers et céréaliers sont principalement touchés, ce qui explique la flambée des matières premières. "Tout cela fait moins de productions sur nos exploitations agricoles. Il va falloir que l'on ait du prix pour compenser l'ensemble de ces produits", conclue Guillaume Cabot.