Ne surtout pas payer la rançon. C'est la consigne des autorités. 10 millions de dollars, une somme colossale réclamée par les pirates de l'hôpital de Corbeil-Essonnes. L'établissement francilien est victime d'une attaque informatique depuis dimanche. Écran noir depuis deux jours, la base de données des patients est inaccessible. Un plan d'urgence a été activé pour assurer la continuité des soins dans un hôpital désorganisé, quasiment paralysé, comme a pu le constater Europe 1.
"Plus d'accès aux dossiers médicaux des patients"
Main sur le front, regard dans le vide, Aurélie, médecin à l'hôpital, termine une journée très pénible. Dans son service, des écrans noirs, des prises de notes à la main et une pagaille administrative, conséquences du piratage. "C'est très compliqué parce qu'il faut totalement se réadapter, tout revoir. Il n'y a plus d'accès aux dossiers médicaux des patients. On a besoin de comparer des examens à ceux qui ont été faits avant, on ne peut pas. C'est trop compliqué." Et pour limiter la casse, le plan blanc a été déclaré. Beaucoup d'opérations et de radios reportées.
Alors pour Johan, assis sur son fauteuil roulant en blouse bleue, hospitalisé pour une fracture, rien ne s'est passé comme prévu. "J'avais passé un scanner qui, au final, a été annulé. Je ne sais pas quand il a été reporté. Du coup, on est un peu dans le flou et on attend de savoir ce qui se passe. On est retourné à l'âge de pierre, mais c'est vrai que c'est un petit peu pénible."
De l'agacement aussi chez Loïc, venu rendre visite à son cousin. Il a mis beaucoup, beaucoup de temps à le retrouver. "On me dit qu'on sait pas où il est, on ne connaît pas la chambre où il est hospitalisé à cause du piratage informatique. Du coup, j'ai cherché pendant 3h30, j'ai fait toutes les portes les unes après les autres. C'est très fatiguant." Et en attendant que l'enquête fasse toute la lumière sur cette cyberattaque massive, les consultations les moins urgentes sont transférées à la maison médicale de garde, car certains soignants le disent : "Dans la durée, on ne tiendra pas".