Nous sommes le 2 avril, une date souvent attendue par les propriétaires qui peuvent donc, en théorie, à partir d'aujourd'hui, faire procéder à l'expulsion de leurs locataires indélicats ou mauvais payeurs puisque la fin de la trêve hivernale, qui protège les locataires est effective depuis le 31 mars. Dans la pratique, c'est parfois un peu plus compliqué.
"Pour moi, le propriétaire est maltraité"
Jean-Claude est propriétaire à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, d'une maison de 150 m². Depuis 2 ans, son locataire ne paie plus le loyer de 800 euros malgré les demandes répétées de Jean-Claude. Le locataire, qui prétexte des travaux non réalisés, fait la sourde oreille. "Il me doit 15.900 euros et des poussières. De toute façon, le locataire, c'est lui qui commande : une fois qu'il est chez lui, il est chez lui ! Et pour moi, le propriétaire est maltraité ! Moi, tout ce que je demande, c'est de récupérer mes loyers impayés et qu'il s'en aille", lance-t-il.
La fin de la trêve hivernale, un soulagement pour les propriétaires floués
Les audiences devant la justice demandées par Jean-Claude, ont toutes été repoussées, souvent à cause de l'absence du locataire indélicat. La fin de la trêve hivernale constitue donc un espoir pour les propriétaires floués, explique Maxence Gacon, qui dirige un cabinet de gestion locative en Saône-et-Loire. "Ils se sentent soulagés souvent parce que, quand arrive la fin de la trêve hivernale, pour beaucoup qui sont en procédure d'expulsion avec leurs locataires depuis deux-trois ans - c'est la moyenne de durée dans notre département - eh bien, ils se disent, 'je vais enfin pouvoir faire expulser mon locataire alors que tout était bloqué jusque-là'", glisse-t-il. Parfois même, la fin de la trêve hivernale agit comme un épouvantail pour les locataires et les propriétaires trouvent soudain, par miracle, les clefs de leur logement dans leur boite aux lettres quelques jours avant le 31 mars.