"Je considère que c'est très compliqué de demander à un enfant de 10 ou 11 ans, qui est à l'école primaire, d'aller porter un masque toute la journée, à l'intérieur, en extérieur, de jouer avec dans la cour de récré quand on va commencer à dépasser les 30 degrés", a dit vendredi le ministre de la Santé Olivier Véran, en réponse à une question d'une auditrice de France Inter âgée de 11 ans, précisant toutefois ne pas faire "d'arbitrage". La reprise de l'école le 11 mai malgré le coronavirus inquiète bon nombre de parents qui ne savent pas quelles seront les garanties sanitaires pour leurs enfants.
"Les scientifiques changent d'avis"
"Je pense que pour les enfants nous devons insister sur les gestes barrières, le lavage mains, tousser dans le coude", a estimé le ministre. "Il n'y a aucune recommandation scientifique qui dise qu'il faille faire porter des masques à des enfants", a-t-il ajouté, précisant rester "prudent car depuis plusieurs semaines, les scientifiques changent d'avis, du coup nous-mêmes nous adaptons notre politique".
Selon lui, le pays dispose de "dizaines de millions" de masques chirurgicaux pour les enfants malades ou fragiles, "qui sont distribués aux enfants quand cela se justifie".
Interrogé sur le port de masques pour les professeurs, il a estimé que "sous réserve de beaucoup de paramètres", "j'imagine que si on s'apprête à permettre aux Français de porter des masques grand public, il n'y a pas de raison qu'on ne permette pas aux enseignants de les porter".
Attendre les masques grand public préparés par la France
Une rentrée progressive et sur la base du volontariat des parents est prévue après la fin du confinement, le 11 mai. Alors que l'Académie de médecine prône le port de masques dans l'espace public dès aujourd'hui, le ministre a laissé entendre qu'il fallait attendre que les masques grand public préparés par la France soient prêts.
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"Faire un masque avec un t-shirt, c'est donner le sentiment de protection, mais le sentiment de protection n'est pas la protection", a-t-il martelé, expliquant que si la mise à disposition des masques grand public était plus longue que dans d'autres pays, c'est parce que la France avait "fait le choix de faire développer des masques qui filtrent au minimum 70 ou la plupart du temps 90% des particules" correspondant aux gouttelettes transportant le virus.
Vers une distribution gratuite pour "un public prioritaire" ?
Pour ces masques, qui seront distribués à partir du 4 mai, "la distribution doit être large et toucher tout le monde", en s'appuyant "sur les maires et collectivités locales", "les pharmacies", "les grandes surfaces", "les supérettes", "et pourquoi pas les buralistes".
Interrogé sur le prix, il a assuré "ça ne va pas coûter cher", "j'ai entendu dire tantôt 2, tantôt 5 euros, comme c'est un masque qui va être lavable et réutilisable 20 ou 30 fois, on considère que ça fait quelques centimes le port de masque". "La question de savoir s'il y aura une forme d'amorçage par l'Etat", avec une distribution gratuite "notamment pour un public prioritaire" se pose, a-t-il ajouté.