«Il n'y a pas de place pour la haine» : cinq ans après la mort du père Hamel, la douleur intacte
À quelques heures de l'ouverture du procès de la mort du père Hamel à la cour d'assises spéciale de Paris ce lundi, sa sœur témoigne au micro d'Europe 1. Roseline Hamel a fait part de cette douleur qui la hante depuis le drame survenu en pleine messe à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray.
L'attentat avait ému tout le pays. En juillet 2016, on s'en souvient, deux terroristes avaient fait irruption en pleine messe à l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray , en Normandie, et égorgé le père Hamel devant ses paroissiens. Près de six ans plus tard, la douleur est toujours intense pour sa sœur, Roseline Hamel.
"J'ai tellement hurlé lorsque j'ai appris à quelques mètres de l'église que l'homme qui était décédé était mon frère que j'ai eu une éventration pulmonaire", s'est remémorée Roseline Hamel.
La possibilité de faire son deuil
"Ce drame sera toujours dans nos pensées, quotidiennement, et l'un de mes enfants a dit 'Je crois que la douleur est tellement immense qu'il n'y a pas de place pour la haine'", a-t-elle plaidé. "Peut-être qu'on pourra, à l'issue de ce procès, parvenir à faire notre deuil. Et que s'ouvre au moins la possibilité que plus jamais personne ne vive cela."
Le procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray s'ouvre lundi à Paris, près de six ans après l'assassinat du père Jacques Hamel, avec trois membres de l'entourage des assaillants dans le box et un grand absent, l'instigateur présumé Rachid Kassim.
Les trois hommes attendus dans le box de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, sont renvoyés pour "association de malfaiteurs terroriste". Ils sont soupçonnés d'avoir été au courant des projets des deux jeunes hommes, d'avoir partagé leur idéologie ou d'avoir tenté de rejoindre la Syrie. Roselyne Hamel assistera à ce procès jusqu'au 9 mars.