Il n'y aura "pas d'économies sur l'hôpital" ni cette année, ni dans les "trois années qui viennent", a assuré mercredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, au lendemain d'une manifestation de personnels hospitaliers réclamant plus de moyens. Environ 600 personnes avaient manifesté mardi à Paris, à l'appel de SUD Santé-sociaux, pour dénoncer les conditions de travail et le manque de moyens dans les hôpitaux, ainsi que les économies prévues dans le domaine de la santé.
Pas de réduction, au contraire. Interrogeant mercredi la ministre de la Santé sur ce sujet à l'Assemblée nationale, la députée La France insoumise Caroline Fiat a rappelé que cette année, "1,6 milliard d'économies" étaient demandées aux établissements de santé, et qu'une note émanant du ministère de la Santé prévoyait "encore 960 millions d'économies" sur ces établissements publics. "Il n'y a pas de réduction des moyens", a répliqué Agnès Buzyn. "Il n'y a qu'une augmentation des moyens aujourd'hui", puisque "le budget que nous avons voté, notamment pour les hôpitaux publics, est le plus important depuis quatre ans", a-t-elle affirmé.
Hausse des dépenses de 2,3%. L'Objectif national des dépenses de l'Assurance maladie (Ondam) est un mécanisme servant à limiter la hausse naturelle des dépenses de santé - liée notamment au vieillissement de la population, aux coûts des innovations thérapeutiques et à l'augmentation des maladies chroniques. Celui-ci a été fixé à +2,3% pour 2018, ce qui représente une dépense totale 200 milliards d'euros. "Il est de +2,3% pour l'ensemble de l'Ondam et +2,2% pour l'Ondam hospitalier", a-t-elle détaillé. "Cela fait une augmentation du budget de 1,5 milliard d'euros pour cette année, et 3,6 milliards d'euros pour les trois années qui viennent". "Il n'y a donc pas d'économies sur l'hôpital", a insisté Agnès Buzyn.