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Yasmina Kattou, édité par Ugo Pascolo // ARNAUD LE VU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Les infirmiers scolaires défilent lors d'une marche blanche parisienne ce mardi. Ils dénoncent notamment leurs conditions de travail et demandent une revalorisation salariale. Europe 1 a rencontré Lila, ancienne infirmière dans un lycéen parisien, où elle était seule pour s'occuper de plus de 1.800 élèves. 

Un sous-effectif qui devient la norme. Alors que les infirmiers scolaires défilent ce mardi pour notamment dénoncer leurs conditions de travail, Europe 1 a rencontré Lila. Aujourd'hui infirmière dans un collège de 400 élèves, elle a déjà occupé un poste dans un lycée parisien où elle n'avait que ses deux bras pour s'occuper de plus de 1.800 élèves. Une situation qui oblige à prioriser, à trier parmi les lycéens qui poussaient la porte de l'infirmerie. "Il y a des moments où c'est du travail à la chaîne", témoigne-t-elle. 

"Peut-être que cet enfant venait pour nous parler d'autre chose"...

"Tu as mal au ventre ? Prends du Spasfon. Tu as mal à la tête ? Je vérifie que tu n'as pas de fièvre et prends un Doliprane... Mais peut-être que cet enfant venait pour nous parler d'autre chose. Peut-être qu'il a mal à la tête parce qu'il a des soucis à la maison..." Mais pas le temps de se poser toutes ces questions, en tout cas pas de manière systématique. "Il y a des moments où l'on ne creuse pas parce qu'on attend les pompiers ou le Samu pour un élève qui va mal." Conséquence, "on ne repère pas toujours des situations que l'on devrait", reconnaît Lila. 

Et si aujourd'hui, elle n'a "plus que" 400 élèves sous sa responsabilité, les besoins restent importants, surtout depuis le début de la crise sanitaire. "Avant quand on avait des gamins qui passaient par une période adolescente un peu troublée, on arrivait à les accompagner avec leurs parents, etc. Mais maintenant il n'y a plus de juste milieu. Les enfants qui vont mal vont très mal. La projection dans l'avenir est pessimiste."

Alors pour une meilleure prise en charge des patients, Lila avance qu'il faudrait au moins une infirmière à temps plein dans chaque établissement. Pour l'heure, on en compte 7.500 pour quelque 12 millions d'élèves.