Le symbole est fort. Les marins-pêcheurs crient leur colère ce jeudi, en organisant une opération 'port mort'. Pendant 48 heures, aucun poisson ne sera pêché. Objectif : dénoncer les futures restrictions dans les aires marines protégées, mais aussi les parcs éoliens ou encore la hausse du prix du carburant.
Et à Boulogne-sur-Mer, dans le bassin Loubet, artère de la pêche boulonnaise, il n'y a presque pas âme qui vive. La grève est organisée depuis dimanche et doit se terminer vendredi.
Près de 600 grévistes
Dans la ville du Pas-de-Calais, les bateaux sont à quai, aucun départ en mer n'a lieu. Les quelque 600 grévistes de la région dénoncent le plan d'action présenté il y a un mois par la Commission européenne, prévoyant notamment la fin de la pêche de fond dans les aires marines protégées d'ici 2030. Cette méthode consiste à racler les fonds marins avec les filets.
La Commission européenne souhaite avant tout protéger l'environnement, mais pour les pécheurs, c'est l'interdiction de trop. "Ils vont tuer le secteur", lâche l'un des professionnels au micro d'Europe 1. "On condamne des segments entiers de la pêche, des emplois et des vocations, puisque désormais, ce sont finalement deux métiers qui seront appelés à être remis en cause, voire à disparaître" avec les futures interdictions, s'alarme le maire de la ville, Frédéric Cuvillier.
Une filière qui pèse lourd dans l'emploi local
"C'est d'autant plus inopportun et déplacé que les pêcheurs eux-mêmes ont montré de beaucoup de responsabilités en participant à l'évolution de la pêche", poursuit le maire de Boulogne-sur-Mer.
Aujourd'hui, près de 80% de la production du port est assurée par les dragues et les chaluts. Dans la région, la pêche représente 5.000 emplois, toutes filières confondues.