Promesse tenue ! La semaine dernière, la Première ministre Élisabeth Borne annonçait vouloir déployer 150 gendarmes mobiles et CRS supplémentaires à la frontière italienne. Objectif : tenter de faire barrage à l'immigration clandestine. De l'autre côté des Alpes, Rome est en état d'urgence. L'Italie connaît une crise migratoire sans précédent depuis le début de l'année. Rien que début avril, plus de 3.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, en seulement trois jours.
Alors, pour éviter que la frontière française ne se retrouve à son tour confrontée à de grosses tensions, les autorités musclent leur jeu et vont accélérer leur contrôle routier. Car si la voie ferroviaire est systématiquement contrôlée, la route demeure la principale porte d'entrée pour les migrants. Les CRS seront ainsi positionnés aux sorties d'autoroute, les gendarmes mobiles dans la vallée de la Roya et au péage de La Turbie, l'un des péages qui concentrent le plus de flux de circulation en France.
Tenter de contrôler le plus de camions
"Il y a 2.000 à 3.000 poids lourds qui y passent par jour", explique la commissaire Emmanuelle Joubert, directrice de la police aux frontières des Alpes-Maritimes. "Matériellement, ce n'est pas possible de tout contrôler. En réalité, le but, c'est d'avoir plus de monde pour contrôler plus de camions", mais pas tous, "sinon le bouchon ira jusqu'en Italie", souligne-t-elle.
Alors en interne, les renforts arrivés sont les bienvenus pour la police aux frontières contrainte ces derniers mois de faire des choix dans les points de contrôle et donc de ne pas assurer la totalité du maillage territorial. Les policiers interpellent chaque jour entre 100 et 200 clandestins, un chiffre en hausse de 22% depuis le début de l'année, mais qu'il faut comparer avec l'augmentation de plus de 300% des arrivées de migrants en Italie depuis début janvier.