Michel Barnier et Bruno Retailleau se rendent, ce vendredi, à Menton dans les Alpes-Maritimes et à Vintimille en Italie pour parler de lutte contre l'immigration irrégulière avec deux ministres italiens. Alors que les Italiens mettent en place un système inédit de délocalisation de l'accueil des migrants en Albanie, il sera aujourd'hui question de coopération sur la gestion des flux de migrants. La frontière de Menton avait été représentative des tensions ces dernières années. Quelle est aujourd'hui la situation sur place ?
>> LIRE AUSSI - Albanie : comment réagissent les habitants à l'installation des centres pour migrants, gérés par l’Italie ?
"Ils passent par les montagnes"
Les vagues d'arrivée sont irrégulières mais les tentatives de passages au poste frontière existent toujours, selon Hissam qui vient acheter ses cigarettes du côté de l'Italie. "Ça m'est déjà arrivé qu'un gars me dise 'tu m'emmènes, tu me passes' mais je n'ai jamais osé, c'est la prison immédiatement. J'ai connu des gens passeurs, ils prennent 500 euros pour juste le déposer à l'autre bout", lance-t-il.
Effectivement, si les migrants sont plus rares près du poste frontière et des trains, c'est parce qu'ils empruntent d'autres passages, selon les habitants. "On les voit marcher le long de la route, ils passent par les montagnes", affirme Franck.
Une baisse des interceptions de 60% par rapport à l'année dernière
La police aux frontières connaît ces derniers mois une baisse des interceptions, selon le délégué du personnel SGP et chef de la brigade mixte, Philippe Vicente. "On est à une baisse d'à peu près 60 % par rapport aux interceptions qu'on faisait à la même période l'année dernière. Ça s'explique principalement par les débarquements sur les côtes italiennes, qui ont également baissé de 60%. Et ça, c'est lié aux négociations qu'a fait l'Italie sur les pays de départ, notamment la Tunisie", affirme-t-il. Selon lui, les passeurs privilégient désormais les passages via les Hautes-Alpes et les Pyrénées.