La montagne en flammes dans les Pyrénées-Orientales. Nous ne sommes qu'au mois d'avril et pourtant, l'incendie qui ravage les alentours de Cerbère rappelle les mégafeux de l'été. Près de 1.000 hectares réduits en cendres et une situation aggravée par un épisode de sécheresse à nulle autre pareille. Pas loin de 500 pompiers ont lutté toute la nuit et les nouvelles sont plutôt rassurantes ce lundi matin.
Des rafales jusqu'à 120 km/h
L'incendie est officiellement déclaré maîtrisé côté français comme côté espagnol, et ce depuis 2 heures du matin. La nuit s'est donc plutôt bien passée avec un vent qui a commencé à faiblir. C'est notamment la tramontane qui a attisé les flammes toute la journée de dimanche. Des rafales jusqu'à 120 km/h qui ont gêné le travail des Canadairs et ont permis au feu de progresser très rapidement dans une végétation très sèche.
Car la pluie manque dans le département : il n'a quasiment pas plu depuis des mois. Le bilan de l'incendie est énorme pour la saison : 950 hectares partis en fumée, une centaine côté espagnol. Du jamais vu ici pour un mois d'avril. Quatre habitations ont également été touchées et un pompier légèrement intoxiqué.
Aide des pompiers des départements voisins
Dimanche soir, la plupart des 300 personnes qui avaient dû être évacuées ont pu regagner leur maison, et toute la nuit, près de 500 pompiers se sont relayés. Ils ont pu compter sur l'aide des départements voisins de l'Hérault, de l'Aude, mais aussi du Tarn, des Bouches-du-Rhône et du Var. 400 d'entre eux sont toujours mobilisés ce matin.
"Le paysage est lunaire", reconnaît Christian Grau, le maire de la commune de Cerbère. Près de 80% des espaces naturels de la commune ont été détruits. "Nous avions une pinède qui avait une cinquantaine d'années, qui a été ravagée en seulement deux heures. Et maintenant, il va nous falloir quelques décennies pour retrouver l'environnement que nous avions auparavant", poursuit-il, soulignant que le village était de plus en plus durement touché par le réchauffement climatique, au cours de la dernière décennie.
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Le lever du jour va permettre de faire quelques repérages, de s'assurer qu'il n'y a pas de reprise malgré un vent qui souffle toujours très fort : 60 à 80 kilomètres heures en rafales attendues encore ce lundi matin. Un vent qui ne devrait pas s'apaiser avant ce lundi soir. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu ce lundi matin au poste de commandement, installé à Banyuls-sur-Mer.