Le parquet de Colmar, qui avait ouvert une enquête après l'incendie meurtrier de Wintzenheim, se dessaisit au profit de celui de Paris qui a ouvert vendredi une enquête pour "homicides et blessures involontaires aggravées", ont annoncé les deux juridictions dans un communiqué commun.
"Au regard du nombre de victimes (11, ndlr) réparties sur le territoire national et de l'ampleur des investigations à venir, la saisine du pôle des accidents collectifs du parquet de Paris a été sollicitée par le parquet de Colmar", précise le communiqué, signé par la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, et le procureur adjoint de Paris, Eric Serfass. "Le parquet de Paris ouvre ce jour une enquête préliminaire des chefs d'homicides et de blessures involontaires aggravées par la violation d'une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement", selon la même source.
Le gîte n'avait fait l'objet d'aucune autorisation pour son activité
Jusqu'à présent, le parquet de Colmar avait ouvert une enquête en recherche des causes de la mort et de blessures. Les premiers éléments de l'enquête avaient "conduit à s'interroger sur les conditions matérielles et juridiques de sécurité du bâtiment", rappelle le communiqué. Mme Kielwasser avait en effet indiqué jeudi que la propriétaire du gîte, qui n'a pour l'heure pas été placée en garde à vue, n'avait pas sollicité le passage de la commission de sécurité.
Le gîte, une grange rénovée il y a quelques années, n'avait fait l'objet d'aucune autorisation pour son activité, avait affirmé de son côté le premier adjoint au maire de Wintzenheim, Daniel Leroy. "Il est manifestement clair aujourd'hui qu'elle n'était vraisemblablement pas en règle", avait-il ajouté. Les nouvelles investigations ouvertes à Paris "auront pour but de déterminer les causes précises de l'incendie et les éventuelles responsabilités pénales", conclut le communiqué.
L'incendie s'est déclaré tôt mercredi dans le bâtiment de deux étages qui hébergeait au total 28 personnes dans deux gîtes séparés, la plupart en situation de handicap mental léger. Parmi les 16 personnes logées dans les étages, 11 ont péri, rappelle le communiqué : 10 personnes handicapées, venues de Lorraine pour la plupart, et un accompagnateur. Les pensionnaires logés au rez-de-chaussée ont quant à eux été rapatriés indemnes en Franche-Comté.