Un homme au parcours chaotique, psychologiquement instable... Presque trois ans après l'incendie de la cathédrale de Nantes, le procès de l'incendiaire présumé s'ouvre. Ancien bénévole du diocèse, ce ressortissant rwandais va comparaître détenu car il est aussi mis en examen pour le meurtre d'un prêtre un an plus tard, en 2021.
Détresse psychologique
Alors, devant le tribunal correctionnel, Emmanuel Abayisenga, âgé de 42 ans aujourd'hui, souhaite donner des explications. Car, c'est toute la ville de Nantes qui en attend. La cité reste encore marquée par le violent incendie de sa cathédrale, le 18 juillet 2020. Visé par une obligation de quitter le territoire au moment des faits, ce Rwandais pourrait avoir agi sous le coup d'une grande détresse psychologique liée au génocide vécu dans son pays d'origine.
À cet effet, un expert mandaté dans la foulée du drame avait conclu à une altération du discernement. Ce rapport psychiatrique devrait d'ailleurs occuper une partie des débats, car c'est sur la base de cet examen qui écartait alors tout risque sur la sûreté des personnes, que le pyromane présumé avait été remis en liberté dans l'attente de son procès.
Jusqu'à dix ans de prison
Mais seulement cinq mois après sa remise en liberté, en août 2021, Emmanuel Abayisenga a été de nouveau mis en examen, cette fois pour le meurtre du père Olivier Maire, chez qu'il était hébergé en Vendée. Juste après ce nouveau drame, il avait été interné en unité spécialisée.
Mais à Nantes, l'ancien serviteur diocésain sera uniquement jugé pour l'incendie. Il encourt dans ce dossier jusqu'à dix ans de prison.