L'enquête judiciaire concernant le spectaculaire incendie à Rouen jeudi de l'usine chimique Lubrizol, classée Seveso, s'est élargie au chef de mise en danger d'autrui, a annoncé samedi le parquet de Rouen.
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"Des plaintes ont été portées à la connaissance du parquet, dans le ressort du tribunal de grande instance de Rouen ou hors ressort, et lui sont adressées au fur et à mesure. Au vu de ces éléments, l'enquête est donc désormais diligentée également du chef de mise en danger d'autrui", a déclaré le procureur de la République de Rouen, Pascal Prache, dans un communiqué.
Jeudi, quelques heures après l'incendie de ce site industriel classé Seveso seuil haut produisant des additifs d'huile, une enquête avait été ouverte du chef "de destructions involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie". Le parquet avait indiqué que la qualification était susceptible d'évoluer au gré des investigations.
Une enquête enrichie par des "investigations techniques"
"Au delà du recueil des témoignages, des investigations techniques ont notamment été menées par l'Institut de Recherche Criminelle de la gendarmerie nationale au moyen de drones", a précisé le parquet.
Les constatations sur les lieux se dérouleront en début de semaine prochaine, en fonction des possibilités d'accès au site, d'après la même source, précisant que la cause de l'incendie n'était pas encore connue. Le parquet de Rouen se dit également être "en contact quotidien" avec les services spécialisés du parquet de Paris et son pôle de santé publique.
D'après une journaliste de l'AFP présente sur place, une forte odeur se faisait toujours ressentir samedi après-midi dans la ville normande. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, en visite vendredi à Rouen, avait affirmé que la ville était "clairement polluée". Une conférence de presse du préfet de Normandie doit se tenir samedi à 17 heures à la préfecture, à Rouen.