Vendredi dernier, un incendie a ravagé Le Perle, un sous-marin d'attaque nucléaire, dans le port de Toulon. Le navire était en cale sèche dans l'attente d'une réparation. Aucune victime n'est à déplorer mais la mise à l'écart de ce bâtiment stratégique, pendant la durée de ses réparations, pourrait remettre en cause la stratégie militaire maritime de la France. La mission prioritaire de ce type de sous-marin est d'escorter le porte-avion Charles de Gaulle, mais aussi de plus gros sous-marins capables de tirer des missiles nucléaires.
Une nouvelle répartition des missions
Ces sous-marins sont primordiaux pour la dissuasion nucléaire. Les quatre navires encore en fonctionnement pourraient donc passer moins de temps sur des missions annexes, comme par exemple recueillir du renseignement.
"Il faut savoir qu'aujourd'hui un autre sous-marin est en arrêt technique jusqu'à la fin de l'année : ça fait deux sous-marins en moins. Il avait des missions prioritaires comme la dissuasion, l'escorte du porte-avion et d'autres qui peuvent être moins prioritaires comme le renseignement ou au large de la Syrie", explique Patrick van den Ende, consultant défense au sein du cabinet CEIS.
L'espoir du Suffren
La flotte française est ainsi affaiblie. De quoi donner des idées aux puissances rivales. "Les Russes déploient régulièrement des sous-marins et des bâtiments au large de l'Atlantique et du golfe de Gascogne pour surveiller nos activités donc effectivement on peut envisager dans les mois à venir une intensification des déploiements russes", ajoute le consultant.
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Au sein de la Marine, on attend que le Suffren, un nouveau sous-marin ultramoderne actuellement en test, soit livré. Mais cela ne sera pas avant l'année prochaine avec trois ans de retard sur le calendrier prévu.