La porte de l'issue de secours du bar "Au Cuba Libre", dont l'incendie a fait 14 morts début août à Rouen, était "verrouillée" au moment du drame, a affirmé lundi l'avocat de plusieurs familles de victimes. "Les victimes ont essayé d'ouvrir la porte de secours, vainement, parce qu'elle était fermée à clé. Ca relève pour moi d'une certitude", a déclaré Me Gérard Chemla, confirmant sur le fond des déclarations d'abord formulées au micro de France Bleu Haute Normandie.
Le procureur se prononcera mardi. "Une porte de secours verrouillée, ça transforme un endroit en piège mortel. Quand vous avez l'escalier qui brûle d'un côté, vous allez vers l'issue de secours et quand on se retrouve devant une porte verrouillée, ça devient un piège mortel", a ajouté Me Chemla. Le procureur de la République de Rouen Pascal Prache n'a "ni confirmé, ni infirmé" ces déclarations. Le parquet communiquera mardi sur ce dossier, a ajouté le magistrat. Me Chemla ne demande cependant "pas de mise en examen" du responsable du bar. "Je ne demande aucune mesure contre personne. Je demande que les choses avancent sur l'enquête", a-t-il déclaré.
Fermer les issus pour éviter les fraudes. "Il n'est pas rare, malheureusement, que ces issues de secours soient fermées. Et quand elles le sont, c'est très généralement pour éviter des fraudes, des gens qui commanderaient et partiraient sans payer", a-t-il ajouté, tout en soulignant qu'il ne savait pas si c'était le cas du bar "Au Cuba Libre". Me Chemla s'est par ailleurs réjoui que le parquet lui ait promis lundi d'accélérer le processus d'aides aux familles des victimes, dont l'avocat avait auparavant déploré le retard au micro de France Bleu.