Une information judiciaire a été ouverte à la suite de l'incendie, probablement d'origine criminelle, d'un immeuble en partie squatté de Marseille qui a coûté la vie à trois Nigérians, a annoncé mardi le parquet. Une femme et son enfant de quatre ans ont également été grièvement blessés lors de cet incendie. Peu après 05 heures du matin, le 17 juillet, un feu s'était déclaré dans le bloc d'un immeuble, largement squatté par des migrants nigérians, situé dans la cité HLM "Les Flamants" dans le nord de Marseille.
Trois hommes de 24, 26 et 33 ans de nationalité nigériane étaient décédés et une femme de 46 ans et son enfant de quatre ans hospitalisés en urgence absolue, avec de graves brûlures. L'information judiciaire a été ouverte vendredi par le parquet de Marseille des chefs de "dégradations par incendie ayant entraîné la mort" et "dégradations par incendie ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", concernant les deux blessés graves.
Mais également pour "dégradations par incendie ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours" concernant quatre autres hommes blessés de 24, 26, 28 et 33 ans et enfin "dégradations par incendie ayant entraîné une incapacité totale de travail n'excédant pas huit jours" à propos d'un homme de 22 ans.
Une piste criminelle envisagée
"Nous avons au moins l'existence de deux départs de feu, l'un au sixième étage, l'autre dans la cage d'escalier. Ce qui nous fait partir sur une piste criminelle", avait déclaré le jour de l'incendie Dominique Laurens, procureure de Marseille lors d'un point presse. Sur place la situation était très tendue entre la communauté nigériane et les trafiquants de drogue qui tenaient un point de deal dans la cage d'escalier, avait précisé la procureure.
Des draps avaient été noués sur la façade de ce bâtiment d'une dizaine d'étages témoignant de la panique au moment du drame. "La situation était très préoccupante" sur ce bâtiment qui devait être détruit et des moyens légaux avaient été engagés pour déloger les squatteurs, avait alors indiqué le président du bailleur social 13 Habitat, Lionel Royer-Perreault.
Le 23 juillet, le maire de Marseille Benoît Payan a écrit au Premier ministre Jean Castex, en demandant des Etats généraux face à l'ampleur du mal-logement dans la deuxième ville de France. Quelque 41.000 demandes de logements sociaux sont en attente, 15.000 personnes ont à un moment ou un autre été sans abri et 1.500 personnes vivent dans des squats ou des bidonvilles.