D'où viennent ces satanés incendies qui ravagent des dizaines de milliers d'hectares de végétation ?C'est la question à laquelle tentent de répondre les Équipes de Recherche des Causes et Circonstances des Incendies (RCCI), composées de pompiers, de gendarmes et officiers des forêts. Europe 1 s'est rendue sur place.
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Illustration avec l'adjudant-chef Christophe. Lorsque son téléphone sonne, son équipe part sur le terrain à la recherche d'indices. Dans leur mallette, un drone pour survoler l'incendie et tout un attirail pour des fouilles au sol. "On va retrouver les drapeaux avec une massette, après, c'est du matériel de prélèvement. Que des pinces, des bocaux, une petite station météo, mais ce sont les yeux qui travaillent. C'est de l'observation en permanence", raconte-t-il.
Avec les drapeaux, rouges et jaunes, les équipes RCCI marquent le passage du feu. C'est leur spécialité : lire le feu sur la zone de départ et déceler tous les indices qui permettraient de prouver si l'incendie est accidentel ou non.
Former les pompiers
Le pinceau est l'outil le plus important pour ces enquêteurs. Comme des archéologues, ils fouillent sous les cendres, là ou le feu a démarré "Avant, je faisais un peu rire du monde mais maintenant même mes camarades pompiers, je leur ai offert un pinceau".
Ces équipes de recherches nourrissent également l'objectif de former les pompiers à intervenir de façon minutieuse. "Le feu est déjà destructeur de pas mal d'éléments et ensuite, l'intervention des pompiers va également nous détruire d'autres éléments, ou le peu qu'il reste. Donc le but, c'était de former les pompiers et les premiers intervenants, baliser la zone et s'ils doivent attaquer le feu, l'attaquer d'une certaine façon pour préserver les traces et indices".
Éteindre le feu, sur sa zone de départ, en utilisant la lance à incendie pour créer une pluie fine peut permettre de dévoiler l'utilisation d'accélérant. "On va voir une tâche apparaître au sol, et l'eau va faire ressortir l'odeur de l'accélérant", explique l'adjudant-chef Christophe.
Un rapport transmis aux enquêteurs
Après les premières constatations, les équipes RCCI rédigent un rapport et laissent place à d'autres enquêteurs. "Nous, on va passer une journée de travail sur le terrain et ensuite c'est trois ou quatre jours de rédaction derrière. On remet ça aux enquêteurs qui se chargent de faire une enquête classique et là, tout est permis".
Le travail de l'équipe RCCI du Var a pu déterminer l'origine du feu de Gonfaron l'an dernier où 8.000 hectares étaient partis en fumée à cause d'un mégot de cigarette.