Il n'y a pas que la Gironde qui s'enflamme, le Finistère également s'embrase en ce moment. Depuis lundi, un feu parcourt les monts d'Arrée, en Bretagne. Selon le dernier bilan, 1.725 hectares ont été brûlés, et 500 personnes ont été évacuées. Un phénomène inédit en Bretagne qui, forcément, interroge. "Moi, je m'étais couché et puis hop, on est venus nous dire : 'Il faut évacuer'", raconte Jeanne, encore émue. Lorsque les gendarmes ont toqué chez elle pour lui intimer l'ordre de quitter sa maison au plus vite, la nuit était incandescente. De la fumée partout et des flammes géantes menaçantes. Une vision inédite pour cette dame de 72 ans : "On a connu des feux, mais pas si importants", assure-t-elle.
"Du jamais vu"
Le capitaine des pompiers du Finistère, Youenn Créac'h, confirme. Un sinistre d'une telle ampleur ici, dans les monts d'Arrée, "c'est du jamais vu". En fin de journée mardi, plus de 1.700 hectares de végétation étaient déjà partis en fumée. C'est loin d'être terminé, d'après le lieutenant-colonel Renaud Quéméneur, "c'est un feu qui va durer longtemps, plusieurs jours". Un incendie qui, en plus des forêts, a aussi dévoré trois engins de pompiers, heureusement sans faire de victimes.
En cause, le manque de pluie ces derniers mois et surtout la canicule, due au réchauffement climatique, phénomène qui tend à se répéter dans cette région jusqu'alors plutôt épargnée par les gros coups de chaud. Un constat qui appelle à revoir le dispositif même des secours, selon les deux professionnels. "Le Finistère devra se préparer, au même titre que les autres régions, aux phénomènes futurs", confirme Renaud Quéméneur.
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Dernier gros incendie en 2010
"Il va falloir probablement qu'on revoie nos accès dans ces massifs, qu'on crée des pistes coupe-feu", complète Youenn Créac'h. Et son collègue d'ajouter qu'il "faudra qu'on complète nos équipements et qu'on forme aussi en permanence nos personnels dans le domaine du feu de végétation".
Le dernier gros incendie dans le secteur date de 2010. Il avait détruit alors 170 hectares. C'est dix fois moins que ce qui a déjà brûlé en un peu plus de 24 heures.