Après un été compliqué, la saison des feux n'est pas encore terminée. Près de 400 pompiers ont passé la nuit dans le massif des Alpilles où 136 hectares sont partis en fumée. Et lundi soir, le feu était en partie fixé seulement. Les Bouches-du-Rhône, la Gironde, l'Ardèche, la Bretagne, le Jura, jamais autant de départements avaient brûlé en un seul été.
Un risque qui pourrait bien s'aggraver à l'avenir face au réchauffement climatique. Lutter efficacement contre ces feux de forêt, c'est l'objectif de ce laboratoire de l'ouest de la France. Des chercheurs de l'université de Nancy et du CNRS étudient le comportement des flammes pour adapter les stratégies sur le terrain.
Prédire l'avancée des flammes
Chalumeau en main, Antoni Colin enflamme un plat de frisures de bois posé sur une large plaque de métal. "Le feu s'est développé et il va beaucoup plus vite vers le haut et plus lentement vers le bas. Et on peut jouer avec la fonte de notre table et voir que plus la pente va être accentuée, plus le feu va aller vite", explique-t-il. Exactement comme ce qu'il se passe en montagne. Autre paramètre à prendre en compte : le vent. "On a des gros ventilateurs qui permettent de simuler l'effet du vent sur un feu de végétation. Donc là, ce que vous pouvez voir, c'est que cinq ventilateurs sont en train de tourner et ça va avoir une incidence directe sur nos flammes."
À force d'essais et de mesures, l'objectif est de développer un modèle mathématique qui imite le comportement des incendies. "Le Graal, c'est être capable de prédire quasiment en temps réel l'avancée du front de flamme, de manière à donner des informations aux opérationnels qui sont en train de lutter", souligne Pascal Boulay, le directeur du laboratoire.
En particulier aux pompiers qui font régulièrement appel au laboratoire. Ceux de Paris ont par exemple récemment tronqué leurs combinaisons noires contre des combinaisons oranges, car les chercheurs ont démontré qu'elle permettait de mieux se protéger des flammes.