Hawaï, Canada, Espagne, France, Grèce... Les incendies continuent de ravager la planète et n'épargnent presque aucun endroit. Cette catastrophe naturelle s'est multipliée ces dernières années et peut désormais toucher n'importe quelle ville à travers le monde. François Gemenne, chercheur au Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) et auteur principal pour le GIEC, décrypte ce phénomène au micro d'Europe 1 et explique pourquoi les incendies accélèrent le réchauffement climatique.
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La biodiversité et le changement climatique, principales victimes
"Très clairement, le Canada n'est pas un pays habitué à connaître des incendies de cette ampleur. Donc, ça veut dire qu'il faut à la fois prendre conscience de sa vulnérabilité mais également renforcer les moyens de protection et de lutte contre les incendies, y compris dans des endroits peu habitués à ce type d'incendies", indique d'abord François Gemenne.
Ces violents incendies sont particulièrement nocifs pour la planète et représentent une "véritable catastrophe pour la biodiversité et le changement climatique". Le chercheur explique qu'un arbre brûlé "rejette dans l'atmosphère l'ensemble du carbone qu'il avait accumulé avec la photosynthèse au cours de sa vie, dans son tronc et dans ses branches", avant de livrer un exemple troublant. "Si les incendies au Canada était un pays, ce serait le cinquième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au cours de l'année 2023."
"Redoubler d'efforts" pour les empêcher
Ces feux sont donc à la fois un danger pour l'homme mais aussi pour le futur de la planète. "La quantité de carbone rejetée par ces incendies est absolument gigantesque", regrette l'auteur pour le GIEC. Il est primordial de "redoubler d'efforts" pour lutter contre ces catastrophes et empêcher au maximum leur déclenchement.
Le Canada n'est pas le seul pays où de nombreux hectares sont réduits en cendres. Sur l'île de Maui, à Hawaï, les flammes ont emporté des centaines de personnes et d'autres centaines sont encore portées disparues. "La première catastrophe, ce sont pour les personnes touchées elles-mêmes", déplore François Gemenne. Mais il ne faut pas oublier pour autant les conséquences catastrophiques que ces incendies ont sur l'ensemble de la planète.