L'enquête indépendante commanditée fin mai par l'UEFA sur le fiasco sécuritaire de la finale de Ligue des champions au Stade de France a débuté "cette semaine" et devrait rendre ses conclusions "en septembre", a estimé un dirigeant de l'instance européenne auditionné mardi au Sénat.
"Tout le monde doit être questionné dans l'enquête, ça a commencé cette semaine", a indiqué Martin Kallen, directeur général d'UEFA Events, filiale de l'UEFA chargée des opérations commerciales événementielles. "On a pensé que l'enquête prendrait minimum deux ou trois mois. Comme ça commence maintenant, on pourrait dire quelque part en septembre", a-t-il fait valoir devant la délégation sénatoriale qui planche sur les incidents du Stade de France.
Un ancien ministre portugais en charge de l'enquête
L'UEFA a confié son enquête interne à l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandão Rodrigues. Devant les sénateurs, Martin Kallen est revenu sur le rôle de l'UEFA dans cette finale : l'instance organisatrice de la Ligue des champions garde en particulier la main sur la billetterie, source de controverse puisque que les autorités françaises ont initialement mis les incidents sur le compte d'une "fraude massive" aux faux billets, suscitant la colère des associations de supporters.
Pour le dirigeant, les billets papiers, plus aisément falsifiables, étaient moins opportuns que les billets électroniques certifiés. Mais "ce n'est pas seulement les billets papiers qui ont créé le chaos devant les portes", a-t-il fait valoir. "Les causes sont multiples : grève des transports, mauvaises réactions des stadiers, des forces de l'ordre, il y a eu des délinquants (dans le périmètre, NDLR), un flux extrêmement grand devant le stade sans billet ou avec des faux billets", a-t-il fait valoir.
Des supportes de de Liverpool et du Real Madrid auditionnés mardi
Le responsable a au passage battu en brèche le chiffre controversé de "30.000 à 40.000 supporters anglais" munis de faux billets ou sans billets évoqué initialement par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "On a eu autour de 2.600 billets apportés au tourniquets qui étaient faux", a dit Martin Kallen. "Mais beaucoup de faux billets ne sont jamais arrivés aux tourniquets. (...) Combien? On ne sait pas, on ne pouvait pas vraiment vérifier. On ne croit pas que c'était le chiffre mentionné après les premiers jours en France, soit plus ou moins 30.000 à 40.000", a-t-il dit.
Des supporters de Liverpool et du Real Madrid doivent à leur tour être auditionnés par le Sénat mardi à 16h30.