Un piquet de grève, des salariés aux visages graves et aux portes de l'usine, le panache de fumée noire d'un feu de pneumatiques... Depuis une semaine, les employés de ce fleuron de l'industrie ferroviaire ont cessé toute activité. Et comme Diego, agent de maintenance, ils se disent abandonnés et trahis par leur actionnaire chinois qui a subitement décidé de se retirer de l'entreprise : "On était une porte d'entrée pour les Chinois en Europe. De plus en plus, ils ont commencé à faire homologuer et récupérer le savoir-faire de Valdunes. Et aujourd'hui, on a l'impression qu'il nous lâche parce qu'on a cette sensation qu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient".
Des salariés reçus au ministère de l'Économie
Les salariés seront reçus, ce jeudi 11 mai, au ministère de l'Economie. Maxime Savaux, délégué CGT, espère maintenant un soutien concret des pouvoirs publics. "Ça fait un an et demi qu'on demande à nos actionnaires de se positionner sur l'avenir de Valdunes. Ça fait un an et demi qu'ils nous roulent dans la farine et derrière, du jour au lendemain, ils annoncent qu'ils se retirent. Bon, je suis désolé, ça ne se passe pas comme ça", rapporte le délégué de la CGT.
"Nous, on veut un geste fort du gouvernement, de toutes les autorités, mais on veut savoir ce que l'on va devenir. Il y a une enveloppe de 100 milliards d'euros qui a été mise sur la table par Elisabeth Borne. Pourquoi pas pour Valdunes ?", ajoute-t-il. "Et à l'époque où on parle du plan de décarbonation, de l'énergie verte, de la relocalisation de l'industrie en France, on est exactement dans ces trois types là avec cette usine", souligne Gaëlle, chargée de clientèle. Et si l'État n'a pas un geste concret, c'est vraiment que ce n'est que de la parole, que du blabla", estime-t-elle.
En cause également, selon ses salariés, la SNCF qui depuis plusieurs années a drastiquement réduit ses commandes de roues et d'essieux pour ses trains pour se fournir à l'étranger.