Dans quatre jours, les syndicats et une partie des Français défileront en rangs serrés pour dire non à la réforme des retraites et exprimer leur colère. Ce sera un 1er mai "historique" et "vengeur", indique le renseignement parisien dans une note qu'Europe 1 a pu consulter. La mouvance contestataire, violente, sera présente dans un état d'esprit "déterminé et offensif" mais aussi désireuse de se venger de la répression policière. 3.200 à 6.000 éléments à risque sont ainsi attendus à Paris et entre 300 et 500 membres de l'ultra-gauche à Nantes, tous venus pour en découdre. Les renseignements craignent aussi de voir des jeunes issus des quartiers populaires noyauter la nébuleuse radicale.
Une nouvelle étape dans la contestation ?
Un front commun que le renseignement parisien a observé, dit-il, que très rarement au cours de la Ve République. Cette journée pourrait annoncer une nouvelle étape dans la contestation qui désormais dépasse la seule question des retraites. Elle cible aussi le fonctionnement de la démocratie puisque le 3 mai prochain, le Conseil constitutionnel doit rendre son avis sur le deuxième référendum d'initiative partagée. D'autres initiatives syndicales sont d'ailleurs prévues ce jour-là.
Quant au dispositif de sécurité, il s'annonce conséquent. Près de 12.000 membres des forces de l'ordre seront déployés à travers le pays et la préfecture de police devra à nouveau compter sur la présence d'une dizaine d'observateurs de la Ligue des droits de l'Homme, à l'affût de la moindre action policière, qui n'hésiteront pas à présenter comme illégitime. Le renseignement territorial anticipe entre 500.000 et 650.000 personnes dans toute la France, dont 80.000 à 100.000 à Paris. Au moins 380 rassemblements devraient avoir lieu partout dans l'Hexagone et les plus importants, en région, devraient se tenir à Caen avec 19.000 manifestants ou encore à Nantes (16.000) et à Lyon (15.000).
Le trafic aérien s'annonce aussi très perturbé le lundi 1er mai en raison de la participation de contrôleurs au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Entre 25 et 33% des vols sont annulés dans les plus grands aéroports français.