C'est un ajout dans un décret publié en août dernier qui est quelque peu passé inaperçu. Dans ce texte qui évoque le changement d'établissement des élèves harceleurs plutôt que des élèves harcelés, le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a fait ajouter une disposition qui lui permet, via les services départementaux des Dasen (directeur académique des services de l'Éducation nationale), de prononcer lui-même l'exclusion de certains élèves en lieu et place du chef de l'établissement.
Cela concerne les cas où les élèves portent atteinte aux valeurs de la République, ce qui se vérifie dans les situations de radicalisation.
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Un millier de mineurs suivis de près
Gabriel Attal dispose donc d'ores et déjà des moyens juridiques pour exclure des établissements scolaires, des élèves radicalisés. Comme il l'a affirmé jeudi soir sur France 2, le ministre de l'Éducation travaille avec son collègue de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Justice, Éric Dupond-Moretti, pour trouver des mesures qui permettent de suivre étroitement ces jeunes repérés par le personnel scolaire.
"Le principe de protection que je veux appliquer à l'ensemble de nos élèves et de nos personnels fait qu'on doit trouver une autre solution que de les scolariser. On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir", a-t-il déclaré. "Je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion" nécessaires, a ajouté le ministre, qui en a donc déjà la possibilité. Selon le gouvernement, il y aurait aujourd'hui environ un millier de mineurs suivis par les services de l'État.
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Cette intervention de Gabriel Attal fait également suite aux près de 500 signalements de minutes de silence non-respectées en classe lundi, lors de l'hommage à Dominique Bernard. Un document consulté par Europe 1 mentionne des situations particulièrement inquiétantes, à l'image de ce collégien qui déclarait "Moi aussi, je veux tuer des professeurs".