À huit reprises au cours des dernières années, des fouilles ont été menées pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin, portée disparue depuis 2003. Sans succès. Mais pour l’avocat du père d’Estelle, Éric Mouzin, tout espoir n’est pas perdu. Invité d’Europe 1 mardi matin, Me Didier Seban a laissé entendre qu’une nouvelle campagne de recherche pourrait être lancée prochainement. "On ne désespère pas. On a une dernière tentative (pour les fouilles, NDLR) avant de renvoyer le dossier aux assises, qui va avoir lieu juste après l’été normalement ou en tout cas dans les mois qui viennent", a-t-il glissé au micro de Julien Pearce.
Deux éléments pourraient permettre de débloquer enfin la situation, selon l’avocat : d’abord, l’utilisation de nouvelles technologies "pour identifier les mouvements de terrain ou qui permettent de voir où est enterré le corps d’Estelle". Ensuite et surtout, la participation de Monique Olivier, l’ex-épouse de Michel Fourniret, dans ces manœuvres à la recherche de la vérité.
Pourquoi l'ex-femme de Fourniret peut être la clé de l'affaire
Le tueur en série avait reconnu avant de mourir "avoir pris la vie" d’Estelle Mouzin mais sans donner plus de détails. Son ex-femme est aujourd’hui la seule à pouvoir permettre d’avancer sur le chemin de la vérité. "Monique Olivier a dit qu’elle avait assisté à l’enterrement (d’Estelle, NDLR), après avoir pendant deux ans nié avoir accompagné Michel Fourniret sur les lieux. Sa perversité fait qu’elle joue encore avec les enquêteurs, les magistrats, qu’elle joue avec tout le monde. Mais on va encore la réinterroger", précise Me Seban.
Lors de chaque campagne de recherche, "la magistrate (en charge du dossier, Sabine Kheris, NDLR) convoque un impressionnant dispositif : autour des enquêteurs, des militaires d’élite d’un régiment d’infanterie de marine viennent parfois en renfort et différents experts sont sollicités, dont un archéologue pour sonder les sols", raconte la journaliste Chloé Triomphe dans le podcast L’Ombre, produit par Spotify et Europe 1 Studio. Ces fouilles se concentrent désormais dans le bois communal d’Issancourt-et-Rumel, dans les Ardennes, près de la frontière belge.