Pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le renseignement territorial s’attend à la venue de 650.000 à 900.000 personnes, partout en France, dont 70.000 à 100.000 personnes à Paris (comme le 23 mars). Selon une note qu’Europe1 s’est procurée, datée du lundi 27 mars, le renseignement alerte sur la possibilité du triplement de la mobilisation de la jeunesse. Les policiers redoutent la "radicalisation" de certains adhérents des organisations syndicales.
Selon nos informations, la manifestation contre la réforme des retraites, qui doit avoir lieu le mardi 28 mars devrait ressembler à celle du jeudi 23 mars. Avec une forte mobilisation de la jeunesse et la présence de plusieurs milliers de casseurs, issus de l’ultra gauche.
La note du renseignement territorial fait état de "200 communes" dans lesquelles des manifestations devraient se tenir. Le contexte est ultra sensible : "Cette journée s’intégrera dans une succession de journées de revendications sociales et sociétaires, marquées par des heurts entre protestataires et forces de l’ordre, qu’il s’agisse de la journée [….] du jeudi 23 mars ou de la mobilisation de Sainte-Soline contre les méga-bassines".
La crainte de la jeunesse : une mobilisation multipliée par trois
Les limiers du renseignement mettent en avant la crainte d’une forte mobilisation de la jeunesse : "Dans ce contexte, une partie de la jeunesse, qui ne se sentait pas concernée initialement par la réforme des retraites, a finalement rejoint le mouvement le 23 mars […]. Ils seront à nouveau dans la rue le mardi 28 mars, tôt en matinée pour bloquer leur établissement puis, plus nombreux dans les rangs des cortèges". Et d’ajouter : leur participation (30.000 personnes le 23 mars) pourrait potentiellement doubler, voire tripler.
La mobilisation des salariés syndicalistes est quant à elle estimée à une fourchette comprise entre 500.000 à 600.000 personnes.
Les syndicats dépassés par leur base ?
C’est ce qu’écrivent les policiers du service central du renseignement territorial (SCRT) : "les organisations syndicales font état d’une radicalisation de certains de leurs adhérents, qui sont tentés de rejoindre certains mouvements citoyens ou groupes radicalisés".
Des incidents graves dans une cinquantaine de villes
Pour conclure, la place Beauvau redoute la présence de militants radicaux, dès 5 heures du matin mais aussi en fin de soirée, avec un objectif clairement affiché : "épuiser les forces de l’ordre". Des incidents graves sont particulièrement anticipés dans une cinquantaine de villes "où sont implantés les bastions de l’ultra gauche".