Une quarantaine de plaintes ont déjà été déposées après l'incendie survenu la semaine dernière à l'usine Lubrizol de Rouen. C'est ce qu'a annoncé mardi le tribunal de grande instance de la ville. Et ce n’est que le début. Selon les informations d'Europe 1, une vingtaine de plaintes de chauffeurs de bus de la TCAR (Transports en commun de l’agglomération rouennaise) vont être déposées dans les tous prochains jours. Et ce nombre de plaintes va évoluer, puisque les dossiers se multiplient sur le bureau des avocats.
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Il s'agit de plaintes pénales contre X ET contre l’entreprise Lubrizol, pour "mise en danger de la vie d’autrui" et "blessures involontaires en raison d’un manquement à une obligation particulière de prudence et de sécurité". Ces chauffeurs de bus ont roulé à proximité de l’usine Lubrizol dans les jours qui ont suivi l’incendie. Ils ont eu des vomissements, des malaises. Sur le moment, "il y a eu 30 arrêts pour accidents de travail, pour environ 220 conducteurs en poste. Aujourd'hui, 60 sont en arrêts de travail", indique sur Europe 1 leur avocat, Me Grégoire Leclerc.
"Il y a eu AZF, maintenant il y a Rouen"
Ces chauffeurs font état d'irritations, de nausées ou de maux de tête. Et disent aujourd'hui vouloir connaître la vérité. "À 14h, quand je suis arrivé sur Rouen, j'ai commencé à avoir mal à la tête et à la gorge. Je me suis d'abord dit que j'étais peut-être malade. Puis je me suis rendu compte que tous mes collègues avaient les mêmes symptômes une fois arrivé au dépôt", témoigne sur Europe 1 Lyes Daibeche, l'un des plaignants. "On s'est dit : 'Il y a eu AZF, maintenant il y a Rouen'. On veut savoir la vérité. On en veut plutôt à Lubrizol , ce sont leurs produits qui ont brulé. Maintenant, l'État est peut-être aussi responsable de ne pas avoir agi en temps et en heure : le préfet aurait dû prendre la responsabilité de ne pas faire sortir les transports en commun".
Pour leur avocat, la plainte est une étape nécessaire pour connaître la vérité. Mais aussi anticiper des complications à l'avenir. "Nos clients ont besoin de savoir et ils savent très bien que s'ils ne déposent pas plainte maitenant, à l'avenir, ils ne setront pas protégé", prévient Me Grégoire Leclerc, pour qui la vérité dans cette affaire est un "devoir" qui incombe aux autorités.