L’effet d’une bombe à fragmentation. La brigade de la compagnie de motocyclistes des Hauts-de-Seine où était en poste Florian M., le policier de 38 ans auteur du tir mortel sur Nahel à Nanterre, est décimée. Selon les informations recueillies par Europe 1, les cinq derniers policiers qui tenaient à bout de bras le service ne viendront pas travailler lundi matin. Besoin de souffler, de faire un break, selon une source en interne.
Car depuis le 27 juin dernier, 8 heures, leur vie a basculé. À commencer par celle de Florian M., le policier mis en examen et placé en détention provisoire à la prison parisienne de la Santé. Son binôme aussi, est écarté d’office. Les autres sont des victimes collatérales aux conséquences désastreuses pour eux et leurs familles. Le chef de brigade qui rendait visite à son collègue à l’hôpital, quelques heures après les faits, a été reconnu par un ambulancier qui a vilipendé son identité sur les réseaux sociaux.
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La brigade tourne au ralenti
Son visage a fait le tour du web. Il a même dû changer d’apparence, le temps de retomber dans l’anonymat. Sa femme, enceinte de jumeaux, et ses enfants ont dû déménager et être exfiltrés dans un endroit tenu secret. Cinq autres policiers ont continué depuis dix jours leur travail, sous la menace. "Ils sont assez reconnaissables avec leurs motos et sont insultés dans la rue de meurtriers", rapporte une source proche du groupe. Si bien que leur hiérarchie leur a demandé de ne plus sortir, sauf pour une urgence ou sur un appel police-secours.
Cette semaine, des psychologues sont intervenus au sein du service. Pas assez rapidement, regrette-t-on en interne. Lundi, il n’y aura sans doute aucun motard au sein de la brigade. Des arrêts maladie en série sont évoqués. "Pour deux ou trois semaines seulement. Tout le monde a à cœur de revenir, mais en forme", concluent-ils.