Si, pour les touristes, Paris fait encore rêver, ce n'est visiblement plus le cas pour une majorité de cadres, vivant et travaillant dans la capitale et sa région. Selon les conclusions d'une étude du site Cadremploi, que révèle ce jeudi Europe 1 en exclusivité, ils sont 52% à ne pas être satisfaits de leur situation. Pire, huit personnes interrogées sur dix pensent quitter la région francilienne, devenue morose à leurs yeux, dans les trois prochaines années.
Raison principale de ce désamour : le coût de la vie en région parisienne. Pour près de 80% des sondés, vivre à Paris ou en banlieue coûte trop cher. À cela s'ajoute le rythme stressant du quotidien, mais aussi le temps passé dans les transports, avec plus d'une heure par jour en moyenne. Un trajet qui peut rapidement tourner au cauchemar pour les automobilistes coincés dans les bouchons, ou les utilisateurs des transports en commun.
Qui franchit le pas ?
Tout cela génère ce ras-le-bol qui pousse huit cadres sur dix à vouloir partir en régions, où l'herbe, espèrent-ils, est sans doute plus verte. À la recherche de plus d'espace, de moins de nuisance, ces Franciliens rêvent de trouver une meilleure qualité de vie et un équilibre plus stable entre vie professionnelle et vie personnelle.
Sauf qu'entre la parole et les actes, il y a souvent un pas que ces cadres malheureux hésitent à franchir. Près de deux tiers d'entre eux évoquent ainsi la peur de ne pas retrouver un emploi loin de Paris. Mais le Covid-19 est passé par là, et les mentalités semblent évoluer. "On s'aperçoit que 30% des cadres ont recherché activement un poste ou ont passé des entretiens, et 3% ont envisagé ou demandé une mutation dans leur entreprise", explique Julien Breuilh, directeur des études chez Cadremploi. Il constate d'ailleurs "une volonté de passer à l'acte", puisque "près d'un cadre sur trois qui envisage une mobilité régionale a entamé des démarches".
Pour aller où ?
La ville qui fait rêver le plus de cadres parisiens, c'est Bordeaux, en Gironde, loin devant Nantes, ce qui marque le succès de la côte Atlantique. Lyon complète le podium, suivi par la métropole d'Aix-Marseille. Mais d'autres grandes villes françaises figurent dans ce classement, comme Montpellier, Toulouse, Rennes, Nice, Tours ou Lille. Et pour rejoindre ces destinations, les cadres parisiens sont prêts à des concessions. Une personne sondée sur deux pourrait accepter de baisser son salaire, ou même de changer de métier, si c'est pour s'éloigner de Paris et de sa région.