C’était le 27 juin dernier. Il y a tout pile trois semaines, vers 8h20, à Nanterre, deux policiers tentaient de contrôler une Mercedes qui roulait à vive allure sur une voie de bus. Au volant, Nahel, un jeune de 17 ans, refusait d’obtempérer. Un des deux policiers ouvrait le feu dans des conditions qui restent encore à éclaircir. Le jeune Nahel est décédé.
Depuis, le policier a été mis en examen et placé en détention provisoire à la prison de la Santé dans le 14e arrondissement de Paris. Ce policier n’a toujours pas pu voir sa femme au parloir de la prison.
Une nouvelle demande de remise en liberté de la part de son avocat
Son entourage s'interroge sur une seule et unique question : pourquoi le juge d'instruction en charge de l'affaire n'autorise-t-il pas de permis de visite ?
Selon les informations d'Europe 1, en trois semaines de détention, ce policier n'a pas eu la possibilité de voir sa famille. Tout juste a-t-il pu parler à sa femme, mais uniquement au téléphone. Depuis sa cellule de la prison de la Santé à Paris, où il a été placé à l'isolement. "Il croupit comme un chien. On le considère comme le pire des délinquants", s'agace un membre des forces de l'ordre.
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Ses proches ont pourtant écrit aux magistrats pour obtenir un droit de visite. Mais, sur le papier, le juge n'est pas contraint d'y donner suite dans l'immédiat. Il dispose d'un délai de 20 jours. Et c'est bien cela qui irrite les collègues de l'auteur du tir : le juge aurait pu accorder rapidement un parloir à sa femme.
Vu le lynchage médiatique, cela aurait été la moindre des choses, poursuit un policier. Selon les informations d'Europe 1, son avocat, Maître Laurent Franck Liénard, devrait faire la semaine prochaine une nouvelle demande de remise en liberté et proposer un placement sous bracelet électronique en guise de contrôle judiciaire.