L'arme est déjà utilisée sur le front dans le Donbass. Ce sont des camions tout terrain, équipés d’un canon de haute précision de 155 mm capables de frapper une cible à 40 km. La France a fourni six canons Caesar pour l'instant, arrivés fin avril en Ukraine. Selon les informations d'Europe 1, la livraison de six autres canons Caesar d’ici à la fin du mois est à l’étude. Ce qui doublerait le nombre de ces armes puissantes, bijoux de technologie, entre les mains de l’armée ukrainienne.
Un effort français sur des petits volumes
Et pourtant, comparé à ce que fournissent d’autres pays, comme les États-Unis ou la Grande-Bretagne, l'effort français porte sur des petits volumes. La première raison invoquée est le frein capacitaire. L’armée de terre disposait en tout et pour tout de 76 canons Caesar. Moins les six déjà livrés, cela fait 70. Moins six autres qui doivent être acheminés d’ici à la fin du mois, le stock tomberait à 64 pièces. En seulement trois mois, 16% du volume opérationnel pourrait donc avoir été amputé. À cela s’ajoute le temps incompressible, environ un an, pour fabriquer de nouveaux Caesar.
Mais la raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre.
La perspective d’une deuxième livraison plantée lors du déplacement à Kiev de Catherine Colonna
Selon les informations d'Europe 1, les contours de cette nouvelle livraison de Caesar ont été plantés lors du déplacement la semaine dernière à Kiev de Catherine Colonna, la nouvelle ministre des Affaires étrangères. Son homologue ukrainien se serait montré très satisfait de la première salve de matériel fourni.
L’annonce officielle de ce deuxième arrivage, et d'autres à l'avenir, pourrait aller de pair avec un déplacement d’Emmanuel Macron à Kiev. Une visite en Roumanie et en Ukraine du chef de l'État qui est envisagée pour la semaine prochaine. Ce serait sa première dans le pays depuis le début de la guerre, il y a plus de 100 jours.