"C'est un pas de géant sur le chemin de la vérité", a estimé mercredi soir Thierry Moser, avocat des parents de Grégory Villemin. Plus de trente-deux ans après le meurtre du garçon de quatre ans, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne, dans les Vosges, en octobre 1984, trois personnes "proches du cœur de l'affaire", selon les termes du parquet général, ont été placées en garde à vue. Jeudi, en fin d'après-midi, l'une d'entre elles a été remise en liberté. La garde à vue des deux autres protagonistes doit se poursuivre jusqu'à vendredi matin. Des protagonistes issus de la famille de la jeune victime, qui a concentré toutes les pistes au fil de dizaines d'années d'enquête.
- Christine et Jean-Marie Villemin, les parents
Ils étaient âgés de 24 et 26 ans au moment de l'assassinat de leur fils. Un temps soupçonnée d'avoir elle-même rédigé des lettres du "corbeau", Christine Villemin a brièvement été inculpée du crime en juillet 1985, détenue quelques jours, puis définitivement blanchie pour "absence totale de charges". Le couple s'est depuis retiré en région parisienne et a eu trois autres enfants.
- Bernard Laroche, le premier suspect
Dès le lendemain de la découverte du corps de Grégory, le cousin de Jean-Marie Villemin, a été inculpé d'assassinat et écroué, accusé par sa belle-sœur et des expertises graphologiques. La principale témoin s'est rétractée deux jours plus tard. Bernard Laroche a été libéré au début de l'année 1985 et abattu deux mois plus tard par son cousin, convaincu de sa culpabilité.
Il était par ailleurs le neveu de Marcel et Jacqueline Jacob, le couple de septuagénaires en garde à vue depuis mercredi, déjà plusieurs fois soupçonnés au cours de l'enquête, sans jamais avoir été inquiétés par la justice.
- Monique et Albert Villemin, les grands-parents
Trop âgés pour être entendus sous le régime de la garde à vue, les parents de Jean-Marie Villemin ont été auditionnés comme témoins, mercredi. Leur belle-fille, Ginette Villemin, a été remise en liberté jeudi après-midi.