C'est une étude très détaillée : les déplacements de plus d'un million de personnes analysés, de manière anonyme, depuis le mois de février jusqu'à la fin septembre. Crise sanitaire du coronavirus, confinement, déconfinement... Comment ces bouleversements ont-ils influé sur les nouvelles habitudes de déplacement des Français ? Principal enseignement : ils se déplacent moins, avec une baisse moyenne de 15%, très différente selon les zones. Dans les grandes agglomérations, le recours aux transports en commun a fortement baissé, de plus de 30% en Île-de-France et de 15 à 25% dans les principales métropoles...
Les premiers gagnants sont le vélo, dans les centres des grandes villes, et la voiture. Après une forte augmentation du recours à la voiture en juin, la rentrée aurait pu être très compliquée sur les routes mais il n'y a "pas eu d'autocalypse" souligne David O'Neill, directeur des activités de Kisio. En juin, en Île-de-France, l’utilisation de la voiture était passée de 51% à 56% des déplacements, tandis que les transports en commun diminuaient de 25% à 19%. Une prolongation de cette tendance "aurait amené un blocage des routes avec la reprise des déplacements du mois de septembre" précise l'étude de Kisio, menée avec le cabinet Roland Berger.
Une explosion de plus de 200% de la marche
La principale surprise de cette étude est sans aucun doute le succès de la marche à pied. Pour des trajets de deux ou trois km, de plus en plus de Français ont abandonné les trois ou quatre stations de métro ou de bus... "Ce qu'on voit, c'est que la marche est maintenant utilisée comme un mode à part entière. On le voit sous plusieurs formes, soit en tant que trajet complet, d'un point de départ à un point d'arrivée, soit en complément du transport en commun dont elle est un complément très naturel. Ce dont on s'aperçoit aussi, c'est que les gens ont changé de stratégie dans les transports en commun : ils essaient de faire le moins de changements possibles, surtout pour éviter les grande stations", souligne l'étude. Le cumul de ces deux phénomènes cumulés expliquent donc cette explosion de plus de 200% de la marche.
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Autre conclusion de l'étude : les habitudes de transports ont évolué selon les jours de la semaine. Le vendredi n'est ainsi plus le jour où les Français se déplacent le plus. Les pics se situent les mardis et les jeudis, notamment sur les routes. La mise en place du télétravail et la diminution des déplacements loisirs dans les grandes villes ont un impact sur les jours de déplacement.
Des habitudes de déplacements qui se rapprochent de la "normale"
Et depuis le déconfinement ? Dans les territoires ruraux, c'est un retour à une situation quasi normale (97% de déplacements par rapport à février). Ce n’est pas le cas dans les villes, où l’on ne retrouve que 93% des déplacements habituels, tandis que dans les métropoles de plus d’un million d’habitants, la mobilité n’est revenue qu’à 87% de la normale. Le confinement et le déconfinement avaient amené un décalage des horaires classiques de déplacements : la mobilité de la semaine ressemblait alors davantage à celle d’un dimanche, avec peu de pointes et un nombre significatif de déplacements l’après-midi. En septembre, ce n’est plus le cas et on retrouve les pointes habituelles du matin, du midi et du soir.