"Le conseil de défense a décidé de l'augmentation de notre posture de vigilance", a déclaré Gérald Darmanin à l'issue de sa réunion autour d'Emmanuel Macron. Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty et au lendemain de l’attaque de Nice, le gouvernement a notamment attribué des moyens supplémentaires à la sécurisation des églises, des cimetières et des écoles. Car depuis plusieurs jours, les informations transmises à l'exécutif par les services de renseignement sont loin d'être rassurantes.
Le renseignement français s’intéresserait particulièrement à trois groupes, dont la porosité est "plus importante que jamais", selon une source haut placée. Il s'agit des musulmans modérés, des fondamentalistes (les salafistes et les frères musulmans) ainsi que des islamistes, prêts à passer à l’action violente. Selon cette source, de nombreux musulmans modérés ont glissé chez les fondamentalistes. Et un nombre important de fondamentalistes, qui n’étaient pas prêts à passer à l’action terroriste il y a encore quelques semaines, ont basculé chez les islamistes.
"On affronte des masses qui veulent nous détruire"
"Là, on n’est plus face à quelques individus à surveiller. Désormais, on affronte des masses qui veulent nous détruire", précise un autre spécialiste, qui ajoute : "Les saillies d’Erdogan contre la France, qu’il juge islamophobe et raciste, ont eu un impact considérable sur le territoire français."
Par ailleurs, la menace terroriste à l'étranger, contre les entreprises ou les ambassades françaises par exemple, a été multipliée par quatre.
Pour faire face à ces nouvelles données, le président de la République a décidé de mettre en place des opérations de contre-influence. Un mode d’action inédit puisque ce type d'opérations est habituellement mis en œuvre contre des Etats qui espionnent clandestinement la France afin de la déstabiliser.
L’objectif de ces opérations est de casser la porosité entre les trois groupes en contre-attaquant à la fois les influenceurs et les pays musulmans qui s’en prendraient à l’Hexagone. Les robots actifs sur les réseaux qui relaient massivement des contenus anti-France ou font la promotion de l’islam radical sont aussi en ligne de mire.