Inondations dans le Pas-de-Calais : «On n'est pas des voleurs», certains sinistrés désabusés par les assurances

Pas-de-Calais - Inondations
Les associations de victimes ont interpellé la présidente de France Assurances pour qu'elle mette la pression sur les compagnies. © Europe 1
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Lionel Gougelot / Crédit photo : , modifié à
Depuis novembre, les habitants du Pas-de-Calais ont été victimes de plusieurs intempéries et inondations. Depuis, une partie des sinistrés attend désespérément des indemnisations de leurs assurances pour lancer les réparations. Face à l'attente, les associations de victimes viennent même d'interpeller la présidente de France Assurances pour qu'elle mette la pression sur les compagnies.

"Restez en ligne, un conseiller va prendre votre appel". Voilà ce qu'entendent depuis des semaines une partie des sinistrés du Pas-de-Calais. Leurs maisons et leurs commerces ont été inondés trois, quatre, voire même cinq fois depuis novembre à cause de crues historiques. Aujourd'hui, ces sinistrés attendent désespérément des indemnisations de leurs assurances pour lancer les réparations. Les associations de victimes viennent même d'interpeller la présidente de France Assurances pour qu'elle mette la pression sur les compagnies. Pour l'occasion, Europe 1 s'est rendue à Blendecques, près de Saint-Omer.

"Il nous casse la baraque"

Lors de la première inondation de novembre, la maison de François s'est retrouvée noyée sous 1,20 mètre d'eau boueuse en quelques heures. "J'avais sorti le canoë kayak parce que ma femme ne sait pas nager", raconte-t-il au micro d'Europe 1. En janvier, une nouvelle montée des eaux vient tout ravager dans l'habitation. Après un conflit avec l'expert de l'assurance, le couple n'a touché qu'à peine 10% des 115.000 euros prévus pour les travaux. "On est assuré au maximum, valeur à neuf. On paye ce qu'il faut pour être bien, et lui, le monsieur, il nous casse la baraque. Il nous met tout au rabais. On paye pour, sinon moi j'arrête de payer les assurances", déplore-t-il. 

"C'est usant de toujours devoir batailler. On n'est pas des voleurs, on n'est pas là pour justement arnaquer qui que ce soit. On demande juste à avoir ce qu'on avait", réclame la femme de François. Non loin de là, Stéphanie, elle aussi, attend depuis quatre mois le déblocage de son dossier pour reconstruire sa maison sinistrée, sans résultat malgré les engagements des pouvoirs publics. "Franchement, je suis très en colère après tout ça. Parce qu'on a quand même eu la visite de monsieur Macron et du Premier ministre. Mais, pour moi, ça ne bouge pas. On se sent démunis et on se sent seul. Laisser traîner les choses comme ça, ce n'est pas normal", souligne-t-elle. Un stress quotidien pour tous ces sinistrés qui s'ajoute au traumatisme de la catastrophe.