"Curer pour ne plus vivre ça" : une centaine d'agriculteurs ont manifesté lundi dans le Pas-de-Calais pour réclamer un curage des fleuves, qui permettrait selon eux de prévenir de nouvelles inondations catastrophiques pour leurs cultures. Venus avec une pelleteuse, des tracteurs et des banderoles, les manifestants se sont rassemblés dans la matinée à Outreau, sur les berges de la Liane afin de dénoncer l'immobilisme des pouvoirs publics, selon eux, face aux inondations qui frappent le département depuis novembre. "On demande que les cours d'eau soient entretenus et la même chose pour la Canche et l'Aa", a expliqué Jean-Pierre Clipet, secrétaire départemental de la FDSEA (fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles). Selon la préfecture, la manifestation rassemblait une soixantaine de tracteurs.
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"Une réévaluation" du fonds d'urgence
FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) ont également lancé cette journée d'action pour réclamer "une réévaluation" du fonds d'urgence de 80 millions d'euros promis par le gouvernement pour les agriculteurs sinistrés des Hauts-de-France, mais aussi de Bretagne et Normandie touchés par la tempête Ciaran. Cette aide qui ira "jusqu'à 5.000 euros (par exploitation) ne nous satisfait pas. On a des maraîchers qui sont beaucoup délaissés, ils ont des craintes pour les légumes d'hiver", et "on ne sait pas comment (cette aide) sera attribuée", s'inquiète Jean-Pierre Clipet.
Selon la FDSEA, dans le Pas-de-Calais, les inondations ont d'ores et déjà compromis "des cultures de betteraves sucrières qui devront être arrachées" et ont aussi empêché les semis de blé dont les surfaces ne sont "ensemencées qu'à 50%" depuis novembre. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé jeudi dans le Pas-de-Calais un changement de réglementation pour "faciliter le curage", dont les possibles conséquences restent cependant débattues entre experts et défenseurs de l'environnement. Le maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier a indiqué à l'AFP que la communauté d'agglomération était prête "à cofinancer" le curage de la Liane. "Encore faut-il que cela soit engagé par le propriétaire" du bassin, a-t-il ajouté, visant le conseil régional.