"J’ai mal à ma planète" : tel pourrait être le cri du corps de ces nouveaux patients que de plus en plus de psychologues voient débarquer en consultation. Ils sont atteints de solastologie (un néologisme qui veut dire : "la douleur de perdre son habitat") ou d'éco-anxiété. Cette crise existentielle, qui se définit par une prise de conscience de la dégradation de l’environnement, toucherait les personnes qui comprennent avec lucidité que des points de non-retours ont été franchis tant au niveau du climat que de la perte de la biodiversité. Vivre avec cette nouvelle affecterait leur santé psychique.
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Un grand sentiment d’impuissance et la peur de l’avenir
Il est encore difficile de quantifier et de définir précisément ce phénomène tant il est récent. Toutefois, les psychologues arrivent à lister un certain nombre de symptômes comme l’insomnie, les angoisses répétées ou la perte de motivation. Les personnes se disent minées, ont un grand sentiment d’impuissance et ont peur de l’avenir. Certains ont donc de grandes inquiétudes pour leurs enfants tandis que d'autres s’interrogent sur le fait d’avoir ou non des enfants dans un contexte où la terre est dégradée. Pour les victimes de l'éco-anxiété, il n’y a pas d’échappatoire : pas de planète B.
Des scientifiques aussi touchés
Les profils de ces personnes en souffrance sont très différents et même certains scientifiques sont atteints. Habituellement, ils font pourtant la distinction entre le rationnel et l'émotionnel, mais de plus en plus de spécialistes travaillant de près sur les projections climatiques se rendent compte de l'action dérisoire des États sur le sujet. Du coup, certains commencent à rendre leurs tabliers.
Pour eux, après cette étape de prise de conscience, le meilleur des remèdes serait de se mettre en mouvement et de s’engager.