Huit mois après la grâce partielle accordée par François Hollande, celle qui a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari qui la battait depuis 47 ans, n'a pas obtenu la libération conditionnelle qu'elle avait demandée à la justice. Elle a été rejetée vendredi par le tribunal de Melun, qui a jugé que la septuagénaire “ne s’était pas assez interrogée sur son acte”. Un appel est déjà prévu.
Calendrier de la cour d'appel. Il faudra sans doute attendre quelques semaines avant que la justice ne se penche à nouveau sur le cas de Jacqueline Sauvage. Tout dépendra de l'encombrement du calendrier de la cour d'appel de Paris. Le jour où son dossier sera de nouveau examiné, trois juges de la chambre d'application des peines repasseront en revue toutes les pièces : examens psychiatriques, avis des différentes commissions, du parquet général et des avocates de Jacqueline Sauvage et peut-être, si elle y assiste, de Jacqueline Sauvage elle-même.
Un autre lieu de résidence. Il n'y aura pas de nouvelles expertises, le dossier sera le même, à une différence près : Jacqueline Sauvage pourra présenter un autre dossier de sortie avec un autre lieu de résidence. En effet, le lieu proposé pour effectuer son aménagement de peine avait été sévèrement décrié par les juges de Melun vendredi. Elle voulait s'installer chez une de ses filles, à 10 km de la maison où elle avait tué son mari. Un choix inopportun pour le tribunal d'application des peines.
"S'il y a un nouveau projet, explique un magistrat, il faudra qu'il soit 'béton'. Et dans l'attitude, si elle se présente devant les trois magistrats de la cour d'appel, Jacqueline Sauvage devra jouer un peu plus le jeu. On n'attend pas des mensonges et de la comédie, décrypte le spécialiste. Mais si le détenu n'est pas capable de comprendre ce que l'on attend de lui, c'est qu'il n'est pas prêt à sortir", poursuit-il.