À Colmar, l'émotion est toujours très vive dans le quartier de l'Europe après la mort en pleine rue, dimanche dernier, de Quayyem Abdul Ahmadzai, un Afghan de 27 ans tué par balles après une altercation avec le pilote d'un scooter trop bruyant. L'enquête devra déterminer s'il s'agissait ou non d'un rodéo urbain. Mardi soir, au pied de l'immeuble où le jeune Afghan a perdu la vie, ses proches se sont réunis pour une veillée. Un nouvel hommage auquel Europe 1 a assisté. Quelques bougies, des roses rouges, des photos d'Abdul : une vingtaine de personnes, surtout des Afghans, sont venues se recueillir mardi soir, là où ce père de famille de 27 ans s'est effondré dimanche.
"Une mort gratuite"
Ali habite l'immeuble juste à côté. Il était là au moment des faits. "Je suis descendu de la maison pour les séparer. J'ai poussé le tireur, mais il a quand même tiré", se désole-t-il. "J'ai essayé de sauver, mais je n'y suis pas arrivé. C'est moi qui ai appelé les pompiers. C'est la première fois que je vois quelque chose ici dans le quartier. C'est une mort gratuite."
Milad, lui, ne connaissait pas la victime, mais il a aussi fui l'Afghanistan et la guerre, et tenait à être présent. "Sa famille est née en Afghanistan. Sa femme, des enfants. Il était tout seul ici. En plus, il est venu en France, il est décédé comme ça. Franchement, je ne suis pas bien. C'est très difficile."
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Tireur toujours recherché
Les quelques proches qu'Abdul avait ici, comme Tarakhin Sardarwali, un ami, espèrent surtout que les suspects seront retrouvés pour "avoir la justice" : "Si les policiers n'arrivent pas à trouver la personne, il va tirer demain aussi, après demain aussi. Ce n'est pas que pour nous, c'est pour les autres gens aussi."
Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte. La procureure de Colmar assure que de nombreuses investigations sont en cours pour identifier et interpeller le ou les auteurs du crime.
Selon les informations du service police-justice d'Europe 1, deux jeunes individus sont clairement identifiés depuis lundi soir par les enquêteurs comme ayant un lien direct avec la mort de l'homme. L'un a 17 ans, le second 18. Ils sont connus des services de police pour des petits larcins. À ce stade, les enquêteurs pensent qu'ils vont finir par se rendre d’eux-mêmes aux forces de l’ordre. Autre information : sur les images de vidéosurveillance exploitées par les enquêteurs, on ne voit pas le tir à proprement parler.