Pourra-t-on un jour être femme et devenir évêque, curé, nonce ou diacre ? C'est en tout cas la volonté d'un collectif créé cet été, "Toutes Apôtres!". Des femmes qui veulent faire bouger les lignes de l'Église catholique en postulant symboliquement à des fonctions qui leur sont aujourd'hui interdites, des postes réservés aux hommes. Pour la première fois en France, elles ont été reçues samedi par un représentant du Vatican à Paris, le nonce apostolique.
"J'ai été reçue et entendue"
Parmi ces militantes, Christina Moreira, la dernière à être reçue sort satisfaite et confiante de cette entrevue inédite. "C'est un symbole, on me répète sans cesse que la porte est fermée : Jean-Paul II l'a fermée, Benoist XVI a confirmé cette décision et le pape François ne compte pas faire changer les choses... Mais cette porte je l'ai poussée, j'ai été reçue et entendue." En plus d'un entretien, les membres du collectif "Toutes Apôtres!" ont également obtenu l'engagement que leur message sera porté au Vatican.
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"Je veux qu'on entende ma parole de femme dans l'Église"
Un soulagement pour la docteure en théologie Sylvaine Landrivon, 64 ans, qui espère devenir évêque depuis de nombreuses années. "Je suis catholique, je veux le rester et je veux qu'on entende ma parole de femme dans l'Église. Le président Emmanuel Macron a récemment parlé des 'séparatismes', mais on peut se dire aussi que dans l'Église catholique l'égalité hommes-femmes n'est pas respectée, or c'est une loi de la République."
Prochaine étape pour ces militantes, inscrire la réforme de l'Eglise et la place des femmes à l'agenda de la prochaine conférence des évêques de France, le mois prochain.