"Ce n'est pas la meilleure partie de ma vie de maman." Mélanie Gomez, cheffe du service société d'Europe 1, décide de sortir du silence. En 2017, la journaliste met au monde une petite fille et prend un congé parental. À partir de six mois, elle reprend le travail et la question de trouver un mode de garde se pose inévitablement.
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Les recherches avancent, mais les parents peinent à trouver une issue positive. Impossible de trouver une place dans la crèche municipale ou une assistante maternelle. Et un beau jour, la solution est trouvée. "En voiture, en se baladant en région parisienne, on passe devant une de ces crèches privées et on voit une grande banderole 'ici place disponible'", explique Mélanie Gomez. Une aubaine pour les parents, mais le désenchantement va arriver rapidement.
Un bébé avec des plaies à vif
"Dès l'adaptation, cette semaine où les parents laissent progressivement leurs enfants seuls, j'ai su que ça n'allait pas aller", se rappelle la cheffe du service société d'Europe 1. Elle assiste à des évènements qui lui mettent la puce à l'oreille : un adulte pour cinq bébés, des petits hurlant dans les dortoirs, un turn over important chez le personnel… À ce moment précis, la jeune maman se rassure et se dit que ça devrait aller au fur et à mesure.
Mais c'est tout le contraire. Mélanie Gomez récupère sa fille, dès les premières semaines, avec des marques rouges sur les fesses. "Je l'amène chez le pédiatre régulièrement à ce moment-là et il me dit qu'il y a un problème de change. Là, ce n'est pas possible", se souvient-elle au micro d'Europe 1. Le bébé a des plaies à vif et des couches remplies de sang le soir. Un cauchemar pour les parents.
Elle décide d'en parler avec la directrice, mais elle assure qu'elle est changée tous les jours. Perplexe, la journaliste décide de mener son enquête. Elle met une couche de marque différente de la crèche où est placée sa fille. "J'achète des couches avec des petits motifs renard et je me souviens qu'un matin, je la dépose avec cette petite couche et je la récupère à 17h30 avec la même que je lui avais mise le matin", se remémore-t-elle.
Une situation compliquée pour les parents
Les parents sont conscients de la situation, mais n'ont malheureusement pas d'alternatives. "Au départ, je n'en parle pas vraiment évidemment. On en parle en famille, avec mon époux, avec mes parents. La seule chose qu'on sait me dire, c'est : 'pourquoi tu ne l'enlèves pas maintenant'", explique Mélanie Gomez. Plus facile à dire qu'à faire selon elle. Les deux parents ont un travail prenant et n'ont pas d'autres solutions.
Et un jour, la maman reçoit un appel. Une aubaine : la crèche municipale lui annonce qu'il y a une place. "C'est le plus beau jour de ma vie après sa naissance", affirme-t-elle. Malgré un manque de personnel évident, elle souligne le fait qu'elle n'a jamais vu ensuite le moindre signe de maltraitance.