Europe 1 vous le révélait mercredi matin : Emmanuel Macron a cédé au lobby de l'alcool et le gouvernement a renoncé à lancer une opération "Janvier sans alcool", déclinaison du "Dry January" qui existe notamment en Grande-Bretagne depuis des années. Portée par Santé Publique France et le ministère des Solidarités et de la santé, ce projet a été purement et simplement écarté.
Jeudi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est défendue en disant qu'elle n'avait pas validé l'opération. Pourtant, Europe 1 s'est procuré le document de présentation du "Janvier sans alcool", estampillé Santé Publique France et... ministère des Solidarités et de la santé. Ce document (dont Europe 1 vous livre la première page ci-dessous) aurait dû être présenté à la presse le jeudi 14 novembre.
Les Français auraient eu de bonnes raisons d'adopter le "Janvier sans alcool", nous dit ce document. La France reste parmi les pays les plus consommateurs d'alcool au monde, à la 6e place sur 34 au sein de l'OCDE. Si seulement 10% des Français boivent quotidiennement, le document révèle que près de 25% dépassent pourtant les repères de consommation en vigueur aujourd'hui : soit 10 verres par semaine.
Et les chiffres varient selon les régions. On boit plus dans les Hauts-de-France, en Nouvelle-Aquitaine ou encore en Occitanie. La consommation est moindre en Île-de-France, en Normandie ou dans les Pays-de-la-Loire.
Le poids du lobby de l'alcool
Dans ce document, il est rappelé que l'objectif de ce "Janvier sans alcool" est de "faire une pause" dans sa consommation et non pas de chercher à arrêter de boire complètement. Mais pour les représentants du lobby de l'alcool, l'intitulé "Janvier sans alcool" était trop ambigu et pouvait faire croire que le gouvernement poussait à l'abstinence comme le "mois sans tabac" pousse à arrêter définitivement de fumer.
C'est à partir du 18 décembre qu'on aurait pu s'inscrire sur un site dédié pour recevoir "des messages de soutien" et profiter de conseils et astuces pour relever le défi du "Janvier sans alcool". Il n'en sera donc rien. Pour rappel, 41.000 décès sont imputables chaque année à l'alcool, dont 30.000 chez les hommes et 11.000 chez les femmes.