On va enfin l’entendre. Une semaine après l’ouverture de son procès en appel, Jawad Bendaoud va être interrogé mardi matin par la cour. Les magistrats cherchent toujours à comprendre s’il savait qu’il dépannait deux terroristes des attentats du 13 novembre 2015, dans son squat à Saint-Denis, lui qui avait été acquitté en première instance. Qu’est-il devenu depuis ce premier procès, alors marqué par ses interventions ubuesques ?
Une rixe, le premier jour du procès. Le moins que l'on puisse dire, c'est que celui que l'on a surnommé "le logeur de Daech" n'a rien perdu de son potentiel éruptif. Tout en restant silencieux sur son banc la semaine dernière, Jawad Bendaoud a manqué de se battre avec un photographe devant le tribunal, dès le premier jour. Un comportement en yo-yo qui a marqué ces derniers temps.
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Un homme chassé. Passé de l'isolement total en prison à bête de foire lors de son premier procès, le jeune homme de 32 ans n'était le bienvenu nulle part. Après une tentative de mise au vert dans les Pyrénées-Orientales, chez son ex-compagne, il s'est même vu chassé quand les habitants ont reconnu leur village à la télévision. Le dealer à l'interminable casier judiciaire a fini par retourner grenouiller en Seine-Saint-Denis, à deux pas du petit appartement qu'il avait loué aux terroristes du 13-Novembre.
Un comportement cyclothymique. Logé chez ses parents, Jawad Bendaoud a alterné les phases, tantôt euphorique, tenant grande conférence au café du coin et enchaînant les selfies sur les réseaux sociaux, tantôt agressif, cherchant noises à toutes ses connaissances ou sortant de chez lui armé d'un grand couteau. Il y a un mois, il a été condamné à un mois de prison avec sursis pour des violences sur sa compagne. Le jour de l'ouverture du procès, il a donné le ton, débarquant dans un jogging bling-bling à souhait avec des paillettes dorées.